Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Quand le lithium protège de la démence
- Tweeter
-
-
0 avis :
En l'absence de traitement étiologique des démences séniles, notamment la maladie d'Alzheimer, toute avancée ponctuelle est intéressante. Une étude danoise est consacrée ainsi à l'intérêt possible du lithium dans la réduction du risque de démence. Elle porte sur plus de 16 000 personnes «ayant acheté au moins une fois ce médicament» durant la période considérée (1995-2005), par comparaison à près de 1 500 000 autres n'ayant pas utilisé ce produit.
On observe une double association entre :
1°) le recours ponctuel au lithium et l'élévation du taux de démence ;
2°) le recours prolongé au lithium et, au contraire, la diminution du risque d'involution, significative dès que la consommation de ce médicament atteint une centaine de comprimés et se maintenant ensuite à un niveau faible. Cette association (qui n'est pas forcément une corrélation) est différente de celle observée avec un autre type de traitement, comme les antidépresseurs ou les anticomitiaux.
Ces conclusions valent pour les démences en général, et la maladie d'Alzheimer en particulier. Mais leur interprétation est délicate, en raison du contexte justifiant la prescription de sels de lithium : la maladie bipolaire. Or des études préalables ont montré que la maladie bipolaire est associée à une élévation du risque de démence, à chaque nouvel accès de cyclothymie.
Il est donc possible que l'effet protecteur du lithium contre la détérioration mentale soit seulement indirect, en neutralisant la marche d'une affection (la maladie maniaco-dépressive) qui tendrait elle-même à aggraver le risque de démence. Néanmoins, les auteurs n'excluent pas un effet neuroprotecteur propre du lithium qui inhiberait une enzyme (la glycogène synthase kinase, impliquée dans le métabolisme d'une protéine-précurseur des dépôts amyloïdes et de la phosphorylation de la protéine tau, eux-mêmes très liés à la physiopathologie (méconnue) de la maladie d'Alzheimer.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Dépression : un dysfonctionnement de l’amygdale serait impliqué
Entre 15 et 20 % de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, un épisode dépressif, à savoir « un état de profonde détresse qui dure ». Cependant, 30 % des patients souffrant de ...
Chez les mammifères, la taille ne fait pas le cerveau
Une étude menée par des chercheurs des universités de Reading et de Durham met en lumière des aspects fascinants et complexes de l’évolution de la taille du cerveau chez les mammifères. Après ...
Comment l'épigénétique influence la création des souvenirs
Lorsqu’un souvenir est créé, le cerveau subit des modifications physiques et fonctionnelles appelées "trace mnésique". Une trace mnésique représente les schémas d’activité spécifiques et les ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 449
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :