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Un composé issu des bactéries de votre intestin pourrait ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer

Des chercheurs de l'université Northwestern de Chicago, après avoir démontré que le microbiote intestinal pouvait atténuer la dégénérescence des astrocytes, des cellules impliquées dans de nombreux troubles neurologiques, et diminuer le dépôt de plaques amyloïdes, ont cherché à savoir par quelles voies le microbiote pouvait exercer cet effet. Dans leur article, ils expliquent comment ils sont parvenus à identifier un composé sécrété spécifiquement par les bactéries du microbiote et qui contribuerait à diminuer certaines manifestations de la maladie d'Alzheimer.

Les scientifiques ont travaillé avec des souris atteintes de la maladie d'Alzheimer auxquelles ils ont administré des antibiotiques, un traitement connu pour modifier le microbiome intestinal. Ils ont constaté que les rongeurs traités présentaient, dans leur sang, une augmentation du taux de « propionate », un métabolite issu de la fermentation des fibres alimentaires par les bactéries du côlon. Ce composé de la famille des acides gras à chaîne courte (AGCC) est connu pour jouer un rôle crucial en diminuant l'inflammation cérébrale et l'accumulation de plaques amyloïdes, deux caractéristiques clés de la maladie d'Alzheimer.

Pour prouver que le propionate peut avoir des effets bénéfiques sur le cerveau des souris Alzheimer, les auteurs les ont abreuvées d'eau additionnée de propionate et démontré que celles qui avaient les taux sanguins de propionate les plus élevés présentaient bien une réduction de l'inflammation et une diminution des plaques amyloïdes, ainsi qu'une baisse du taux d'interleukine-17 (IL-17), un messager pro-inflammatoire. De manière surprenante, cet effet était présent chez les mâles, mais pas chez les femelles.

« Nous pensons que les antibiotiques modifiaient la composition du microbiote intestinal et augmentaient spécifiquement la bactérie Akkermansia [une bactérie du microbiote], qui produit du propionate », explique Robert Vassar, l'auteur principal de l'étude. « Les souris traitées avec du propionate dans leur eau potable présentaient moins d'astrocytose réactive [altération de la forme et de la fonction des astrocytes, des cellules neuronales impliquées dans la maladie d'Alzheimer] et de plaques amyloïdes. Ces résultats suggèrent que l'augmentation des niveaux de propionate, que ce soit par l'alimentation, les probiotiques ou les médicaments, pourrait contribuer à ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer ». Ces résultats sont très prometteurs, mais ils doivent encore être confirmés par des études de plus grande ampleur. Il s'agira pour les chercheurs, d'une part, de comprendre comment les hormones sexuelles féminines influencent le microbiote et la réponse aux antibiotiques et, d'autre part, d'étudier précisément le rôle de l'IL-17.

JCI : https://www.jci.org/articles/view/180826

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