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Une voie pour vaincre l’antibiorésistance
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La résistance de certaines bactéries pathogènes aux antibiotiques est devenue un défi majeur de santé publique, responsable d’au moins 700 000 décès par an dans le monde. La mise au point de nouveaux antibiotiques est donc un enjeu crucial. Dans un article publié par Nature communications, une équipe de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) a fait une découverte qui constitue sans doute un progrès considérable dans ce domaine thérapeutique.
Elle a focalisé sa recherche sur la protéine Mfd (Mutation Frequency Decline), qui est un facteur de transcription non essentiel (c’est-à-dire dont la fonction est de moduler la transcription), favorisant la réparation de l’ADN bactérien. Cette protéine existe chez toutes les bactéries, mais est absente chez les eucaryotes. Elle joue un rôle important dans l’apparition de résistances bactériennes, notamment parce qu’elle est capable de provoquer des mutations spontanées et aléatoires. L’équipe a identifié une petite molécule, NM102, capable de se fixer sur le domaine de liaison de l’ATP de la protéine Mfd. Cette identification a été réalisée à partir d’une banque de données de 5 millions de molécules selon une méthodologie originale. Les auteurs de l’étude pensent qu’elle peut s’appliquer à d’autres recherches de ce type en permettant d’économiser nombre de "tests in vitro laborieux".
NM102 a 3 propriétés importantes, mises en évidence sur des modèles animaux. Elle ne tue les bactéries que si elles engendrent une réaction immunitaire de leur hôte. Elle attaque les bactéries pathogènes en laissant indemne le microbiote habituel de l’hôte. Elle bloque la fonction facilitatrice de mutations de la protéine Mfd, diminuant ainsi la capacité des bactéries pathogènes à développer des résistances. Ces propriétés s’appliquent à toutes les bactéries pathogènes, y compris celles qui sont résistantes aux antibiotiques. NM102 s’est notamment révélée efficace sur 2 bactéries du groupe ESKAPE (dont les bactéries induisent fréquemment une impasse thérapeutique) : Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa. Aussi, les auteurs de ce travail proposent d’associer NM102 aux antibiotiques existants pour renforcer leur efficacité et prévenir l’apparition de résistances. Les chercheurs ont déposé 2 brevets à partir de leur travail et ont également mis au point une méthode d’encapsulation de NM102 dans des particules biodégradables pour faciliter son administration.
Nature: https://www.nature.com/articles/s41467-025-58282-8
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