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La détection précoce des cancers par une simple prise de sang est enfin à portée de main…

Les scientifiques et médecins en rêvent depuis des lustres, mais cette fois il semble bien que la recherche approche de ce but tant attendu : être capable de détecter un cancer avant même que la maladie ne s’installe et donne ses premiers symptômes ; la détection, dans une prise de sang, de ce qu’on appelle l’ADN tumoral circulant, autrement dit être capable d’identifier les anomalies génétiques des cellules cancéreuses précocement pour mettre en place un traitement adapté, au plus vite.

Jusqu’à présent, les premiers tests mis au point étaient capables de détecter des tumeurs dans le sang de patients dont le cancer était connu. Ce qui constituait déjà une belle avancée, car cette méthode simple et peu invasive pourrait remplacer, à terme, des examens plus longs, coûteux et désagréables pour le malade.

Mais des chercheurs sont allés plus loin. L’étude "Pathfinder", qui vient d’être présentée à Paris au congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), est le premier essai prospectif à montrer qu'un nouveau test peut détecter un cancer chez des patients dont la maladie n'a pas encore été diagnostiquée. Baptisé MCED (pour Multi Cancer Early Detection), ce nouveau test est porteur d’espoir notamment pour les malades qui sont atteints de cancer dont le dépistage est impossible (pancréas, intestin grêle, estomac…). Il a permis de détecter un signal de tumeur chez 1,4 % des 6.621 personnes âgées de plus de 50 ans qui n'étaient pas connues pour avoir un cancer. La maladie a été confirmée chez 38 % de ceux dont le test était positif. Et sur les 6.290 personnes qui n'avaient pas de cancer, 99,1 % ont bien reçu un résultat négatif au test.

« Les résultats constituent une première étape importante pour les tests de détection précoce du cancer car ils ont montré un bon taux de détection pour les personnes atteintes d'un cancer et un excellent taux de spécificité pour celles qui n'en étaient pas atteintes », explique le Docteur Schrag, auteur principal de l’essai. Qui ajoute que l’objectif de ce dépistage par voie sanguine ne serait pas de diminuer l'incidence du cancer, mais plutôt de réduire la mortalité due au cancer. « Cette étude montre qu'il y a de l'espoir à l'horizon pour la détection de cancers qui ne peuvent actuellement pas être dépistés, mais bien sûr, il reste encore beaucoup de travail à faire et, avec l'expérience et des échantillons plus importants, ces tests s'amélioreront ».

Ces premiers résultats - s’ils sont porteurs d’espoir - devront en effet être confirmés par de nouveaux essais avant d’imaginer que, demain, ces tests puissent être mis sur le marché. Se posera alors la délicate question de la gestion des soins, car il faudra parvenir à réorganiser complètement les filières des soins en cancérologie, afin d’être capable de prendre en charge dans les meilleurs conditions et avec les meilleurs traitements possibles, plusieurs dizaines milliers de patients supplémentaires par an, atteints de cancers très précoces et sans aucun symptôme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ESMO 2022

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