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Cancer du sein : comment les tumeurs se propagent dans les ganglions

Eliane Piaggio, directrice de l’équipe "Immunothérapie Translationnelle" de l’unité Inserm "Immunité et Cancer" à l’Institut Curie et son équipe ont voulu comprendre comment le cancer du sein peut se disséminer dans les ganglions.

Les chercheurs français ont analysé des ganglions envahis et d’autres non envahis par des cellules cancéreuses et des tumeurs prélevées chez des femmes atteintes d’un cancer du sein. Ils ont mis en lumière le rôle des lymphocytes T régulateurs (LTrég). « Cette sous-population de lymphocytes T est indispensable à l’homéostasie du système immunitaire », explique Eliane Piaggio. Concrètement, cela signifie qu’elle contrôle et régule les réactions immunitaires. « Elle prévient l’emballement des autres cellules immunitaires, ajoute-t-elle. Mais dans le cas du cancer, on s’est aperçu qu’elle atténuait l’immunité tumorale, et favorisait la propagation du cancer ».

Les tumeurs parviennent à dérégler le système immunitaire : les LTrég favorisent les cellules cancéreuses au lieu de les détruire. Lorsqu’ils sont touchés, leur activité devient excessive et ils empêchent les globules blancs de détruire ces cellules. « Dès que le ganglion est métastatique, il y a une augmentation des lymphocytes T régulateurs », souligne Eliane Piaggio. « Nous avons même découvert que les cellules présentes dans la tumeur et celles retrouvées dans les ganglions sont issues du même clone, ce qui signifie qu’elles partagent des informations communes mais surtout expriment des molécules uniques ». Les chercheurs ont notamment repéré le marqueur CD80. « Cette protéine pourrait devenir une cible thérapeutique intéressante et ouvrir la voie au développement d’une nouvelle immunothérapie. L’objectif serait alors d’éliminer les lymphocytes régulateurs pour débloquer l’action du système immunitaire contre la tumeur », précisent-ils.

Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes en France. Dans 9 cas sur 10, la maladie peut être soignée si elle est diagnostiquée tôt. Pour le détecter le plus rapidement possible, des examens sont recommandés : une palpation réalisée par un professionnel de santé tous les ans chez les plus de 25 ans et une mammographie tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, sans facteur de risque ni symptôme. Si vous êtes considérée à risque, le médecin vous proposera un système de surveillance spécifique qui peut être proche de celui du dépistage organisé. Chaque année, plus de 50 000 nouveaux cas sont détectés.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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