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Quand les cellules cancéreuses détournent à leur profit les vaisseaux sanguins...

Des chercheurs américains du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et de l'Université Johns Hopkins  ont découvert une étape clé dans le mécanisme qui permet à une tumeur primaire, en s’appropriant certains vaisseaux sanguins, de se propager à un site distant dans le corps, ou métastase. En utilisant l'ingénierie tissulaire pour construire un vaisseau sanguin 3D fonctionnel et par microscopie à fluorescence confocale, l’équipe de Baltimore a pu reconstituer comment des groupes de cellules migrent vers d'autres parties du corps.

Ces scientifiques ont cultivé des cellules cancéreuses du sein, puis ont observé comment les cellules atteignaient le vaisseau sanguin en 3 D et envahissaient une partie de la paroi cellulaire. Après s’être fixé à la paroi, un amas de cellules tumorales est libéré dans la circulation sanguine et se déplace ensuite vers des sites distants. Ces cellules cancéreuses se montrent également capables de resserrer les vaisseaux sanguins, d’entraîner des fuites ou de les étirer.

« Les cellules cancéreuses peuvent rapidement remodeler, détruire ou s'intégrer dans les vaisseaux sanguins existants », explique l'auteur principal, le Docteur Andrew Ewald, du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et professeur de biologie cellulaire à la Johns Hopkins University. « Les cellules cancéreuses apportent des équipements différents en fonction du travail qu'elles ont l'intention d'effectuer », explique le Docteur Ewald. L'étude montre que le fait d'identifier des groupes de 8 à 10 cellules qui quittent la tumeur, migrent à travers une barrière protéique et se serrent entre les parois des vaisseaux sanguins pour voyager, semble prédire le développement à terme de la métastase.

Les vaisseaux « mosaïques » qui résultent de ce processus (nommés ainsi parce qu’ils sont finalement composés de cellules de vaisseaux sanguins naturels et de cellules cancéreuses) finissent par représenter 6 % des vaisseaux sanguins dans les tumeurs du sein humaines (et dans un modèle murin de cancer du sein).  Le même phénomène est observé dans les glioblastomes, dans certains cancers cutanés dont le mélanome, et dans les cancers gastriques. C'est donc, à terme, une nouvelle voie thérapeutique qui s'ouvre pour essayer de mieux bloquer à la source la formation de métastases.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Cancer Research

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