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Des cellules souches pour reconstituer la peau
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Des chercheurs français de l'équipe de génomique fonctionnelle du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), installée à Evry sur le site de Genopole, ont réussi pour la première fois à démontrer la présence de cellules souches dans des cultures de peau humaine adulte et à les isoler. Une découverte capitale pour mieux connaître ces précieuses cellules «mères», capables de donner naissance à tous les types d'éléments cutanés. Avec des applications potentielles en terme d'amélioration du traitement des grands brûlés. Mais aussi en matière de compréhension de certains cancers de la peau après irradiation ionisante. Ces travaux relancent également l'intérêt des recherches sur les cellules souches adultes, une alternative «éthiquement correcte» à celles sur les cellules souches obtenues à partir d'embryons surnuméraires (autorisées depuis le décret du 7 février dernier en France), voire à partir du clonage thérapeutique (autorisé dans quelques pays mais pas en France), dont l'objectif lointain est d'obtenir un jour des tissus de remplacement.
Aujourd'hui, les grands brûlés sont greffés à partir d'un prélèvement de leur propre peau, après mise en culture de leurs kératinocytes, des cellules constituant la couche cutanée superficielle. Mais ces greffes sont loin d'être parfaites, les glandes sébacées et sudoripares étant incapables de se reconstituer notamment. Une régénération plus rapide et de meilleure qualité de la peau consisterait à greffer des cellules souches, à condition d'en disposer en grandes quantités. Mais encore faudrait-il être capable de les identifier.
Les chercheurs ont mis au point une technique sophistiquée capable d'isoler ces précieuses cellules souches à partir de kératinocytes adultes en culture. Ils utilisent un produit faiblement toxique pour la cellule qui reste dans les kératinocytes, mais qui est expulsé par les cellules souches car elles se défendent beaucoup mieux. Un colorant fluorescent permet de les distinguer.
«Une fois isolées, nous avons démontré que ces cellules souches avaient un potentiel de prolifération extraordinaire, explique enthousiaste Michèle Martin du CEA. Elles sont capables en culture de générer une descendance à même de recouvrir la totalité du revêtement cutané d'un être humain, soit près de deux mètres carrés, à partir d'un petit prélèvement de peau équivalent à deux timbres-poste.» Elles ont de surcroît conservé la capacité de reformer un épiderme normal durant douze mois alors que les kératinocytes n'en sont plus capables au bout de trente jours. Les chercheurs espèrent aussi que leur prodigieuse vitalité soit à même de reconstituer des cellules des glandes sudoripares et sébacées. Tout en offrant une reconstitution esthétique de meilleure qualité aux grands brûlés.
Des tests sur l'animal vont démarrer cette année, avec des peaux humanisées chez la souris «Nod-Scid». Ces souris supportent les greffes de tissus humanisés car elles ont un système immunitaire déficient. Les chercheurs vont ainsi pouvoir étudier la qualité de la peau ainsi reconstituée expérimentalement.
Les perspectives de recherche sur les cellules souches adultes à plus long terme semblent également très prometteuses. Il y a encore peu de temps, on les pensait capables de ne reconstituer qu'un seul type de tissu. Mais elles semblent être en mesure de donner naissance à d'autres types de tissus.
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- Publié dans : Médecine
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