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Des avancées dans le traitement des cancers métastasés du rein

L'année 2006 pourrait être un tournant dans l'histoire du traitement du cancer. Les médicaments destinés à détruire des cellules cancéreuses en les privant de leurs vaisseaux sanguins nourriciers ont en effet tenu la vedette lors du congrès annuel de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO), qui s'est tenu du 2 au 6 juin à Atlanta (Etats-Unis). C'est le cas en particulier pour un traitement des cancers du rein accompagnés de métastases, pour lesquels les possibilités thérapeutiques étaient jusqu'alors très limitées.

Le cancer du rein représente 3 % de l'ensemble des cancers de l'adulte. En France, on dénombre 5.000 nouveaux cas par an et il entraîne 3 000 décès annuels. Favorisé par le tabagisme, le cancer du rein peut donner des localisations à distance, notamment sous forme de métastases pulmonaires. Ces formes évoluées de la maladie sont grevées d'un pronostic fortement assombri par rapport aux formes débutantes : en présence de métastases, la survie moyenne est de l'ordre d'une année, et moins de 3% des patients survivent cinq ans et plus.

Jusqu'ici le traitement des cancers métastasés du rein était difficile. L'ablation chirurgicale est la règle, mais les chimiothérapies sont inefficaces sur les métastases. "Le traitement de référence actuel est l'immunothérapie, au moyen d'interleukine, mais le taux de réponse est très faible, de même que le bénéfice pour le patient. Dans 3 % à 5 % des cas, les patients traités par immunothérapie peuvent espérer une survie à long terme", explique le professeur Olivier Rixe (hôpital de La Pitié, Paris).

Dimanche 4 juin, Robert Motzer, du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York, a présenté au congrès de l'ASCO les résultats d'une étude de phase 3 comparant une molécule antiangiogenèse, le sunitinib, au traitement de référence par l'interféron alpha chez 750 patients atteints d'un cancer du rein métastasé. Dans cet essai, la moitié des patients du groupe sunitinib étaient en vie sans récidive 47,3 semaines plus tard, contre 24,9 semaines pour la moitié des patients traités par immunothérapie.

"La survie passe de 5 mois à 11 mois, ce qui est un bon résultat pour une tumeur solide, et surtout avec un gain important sur la qualité de vie des malades, car le médicament est bien toléré, s'enthousiasme le professeur Rixe, qui a participé à cet essai. 40 % des malades traités répondent objectivement au traitement et 30 % sont stabilisés à long terme. Même si l'on ne peut encore parler de guérisons, c'est émouvant de voir l'impact positif sur les patients." Une nouvelle étude va être lancée en septembre avec le sunitinib afin d'apprécier son intérêt pour la prévention des récidives dans les cancers du rein localisés.

Commercialisé par le laboratoire américain Pfizer, le sunitinib a reçu son autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis en janvier 2006 avec comme indication l'échec du traitement par immunothérapie du cancer du rein avancé. Une quinzaine d'autres molécules privant la tumeur de sa vascularisation ont été présentées à des stades variables d'évaluation lors de ce congrès de l'ASCO. De nouveaux résultats sont donc à attendre dans la voie prometteuse des médicaments antiangiogenèse.

LM

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