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Des veines artificielles enduites de cellules humaines
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Nourriture trop grasse, tabac ou alcool sont des facteurs favorisant l'apparition des plaques d'athérome, qui bouchent progressivement les artères. Première cause de mortalité dans l'Hexagone, les maladies cardio-vasculaires tuent ainsi quelque 180 000 Français chaque année. Parmi les soins qui peuvent être proposés aux patients concernés, la pose d'une prothèse vasculaire : un conduit artificiel qui remplace une artère. Au CHU de Bordeaux commence actuellement un essai mené à travers l'Europe qui doit valider l'utilisation d'une génération nouvelle de prothèses. Celles-ci sont «endothélialisées» : en laboratoire, leur surface est enduite de cellules humaines cultivées au préalable (l'endothélium est la fine couche cellulaire qui tapisse l'intérieur des vaisseaux). Après implantation, on ne rencontre donc pas les problèmes classiques de coagulation du sang au contact d'une prothèse. «Après un premier essai en Autriche, on estime que les résultats seront aussi bons que ceux des autogreffes de vaisseaux», s'enthousiasme le Professeur Charles Baquey, qui travaille sur le sujet dans un laboratoire Inserm à Bordeaux. N'importe quel tuyau ne peut pas remplacer une artère malade. Les implants vasculaires doivent répondre à des critères d'élasticité, de solidité et d'étanchéité très rigoureux. Sans parler de la nécessaire «bio-inertie» dans le corps humain : les vaisseaux artificiels ne doivent pas se décomposer dans l'organisme. Bio-inertes, les prothèses ne sont pas pour autant biocompatibles. Le matériau utilisé, en général un textile polyester, n'est pas colonisé par de nouvelles cellules. Et c'est là le point faible des prothèses classiquement utilisées : quand le sang entre en contact avec l'implant, il va avoir tendance à coaguler. «Au niveau des grosses artères, cela ne pose pas de réel problème, explique le Professeur Baquey. Mais pour les vaisseaux de diamètre inférieur à six millimètres, le caillot formé par la coagulation peut boucher la prothèse». C'est pourquoi l'on administre aujourd'hui un traitement anticoagulant aux personnes porteuses d'un implant vasculaire. Cela pose problème, car ces patients sont souvent relativement âgés, et présentent d'autres pathologies. Un ulcère par exemple, qui va saigner sous l'effet du traitement. Les nouvelles prothèses, actuellement testées, sont recouvertes d'une couche de cellules : à leur contact, le sang ne coagule pas. Pour les malades, qui pourront désormais éviter de prendre des anticoagulants, cela constitue une véritable révolution.
Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20030127.FIG0124.html
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- Publié dans : Médecine
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