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Mieux prévenir et gérer les événements indésirables graves associés aux soins survenant chez les nouveau-nés
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Depuis 20 ans, la France voit ses indicateurs de santé périnatale se dégrader. En 2024, le pays se classe au 22e rang européen avec un taux de mortalité infantile de 4,1 pour 1.000 naissances vivantes, en hausse par rapport à 2011 (3,5 ‰). Un quart des décès surviennent dès le jour de la naissance. Face à cette réalité alarmante, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une analyse inédite sur les événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) chez les nouveau-nés.
Entre mars 2017 et mai 2024, 328 EIGS ont été déclarés par des professionnels de santé. Le bilan est lourd : 54 % ont entraîné un décès, 31 % une mise en jeu du pronostic vital, et 15 % un déficit fonctionnel permanent, comme des nécroses cutanées ou des séquelles neurologiques. Surtout, 57 % de ces drames ont été jugés « majoritairement évitables ou probablement évitables ». « Des mesures, principalement humaines ou organisationnelles, auraient pu empêcher leur survenue ou limiter leurs conséquences », souligne la HAS.
Les causes les plus fréquentes concernent des erreurs de surveillance obstétricale (comme une mauvaise interprétation du rythme cardiaque fœtal), des infections associées aux soins ou encore des erreurs médicamenteuses. Quant aux causes profondes, elles relèvent d'une chaîne de dysfonctionnements : état de santé de la mère ou de l'enfant, protocoles incomplets ou méconnus, défaut de communication entre soignants...
La HAS formule dix recommandations clés. Il s'agit d'abord de « s'assurer systématiquement des compétences (techniques et non techniques) des professionnels exerçant en gynécologie-obstétrique et en pédiatrie néonatale ». L'accent est aussi mis sur la circulation de l'information, la lutte contre les erreurs diagnostiques, la gestion des grossesses à risque, et l'amélioration des pratiques en réanimation néonatale. La HAS insiste également sur la prévention des risques en maternité (chutes, étouffement), la sécurisation des traitements, et le suivi des accouchements à domicile ou en maisons de naissance. Enfin, l'organisme recommande de faire évoluer le formulaire de déclaration des EIGS afin d'en améliorer la qualité et la précision.
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- Publié dans : Médecine
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