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Cancer colorectal : Une bactérie pourrait être à l’origine de l’augmentation des cas chez les moins de 50 ans

Le taux de cancers colorectaux chez les moins de 50 ans est en augmentation partout dans le monde depuis plusieurs décennies, avec des hausses particulièrement marquées en Angleterre, en Nouvelle-Zélande, à Porto Rico et au Chili. Il pourrait ainsi devenir la principale cause de décès par cancer chez les moins de 50 ans d’ici 2030. Si les explications habituelles de ce phénomène sont l’explosion de l’obésité, de la malbouffe et de l’inactivité physique, une nouvelle étude publiée le 23 avril dans Nature suggère l’influence d’une toxine : la colibactine.

« De nombreux patients atteints d’un cancer colorectal précoce semblent avoir été exposés à une toxine, appelée colibactine, produite par certaines souches de la bactérie E. coli au début de leur vie », explique le Docteur David Scott, directeur de Cancer Grand Challenges à Cancer Research UK. Pour rappel, la colibactine est une toxine sécrétée par certaines souches nocives d’E. coli vivant dans le côlon et le rectum. Pour identifier ce potentiel lien, cette équipe internationale dirigée par l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis), et financée par Cancer Research UK, a analysé l’ADN de 981 tumeurs colorectales provenant de patients de 11 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Europe. Parmi elles, 132 étaient des cellules provenant de cancers précoces. Or, il est apparu que les mutations génétiques caractéristiques causées par la colibactine étaient 3,3 fois plus fréquentes chez les tumeurs des patients de moins de 40 ans que chez celles des patients de plus de 70 ans. De même, un lien entre ces mutations et les pays aux plus hauts taux de cancers colorectaux précoces a été identifié.

A la suite de ces résultats, les chercheurs ont estimé que ces mutations génétiques potentiellement liées à ces cancers colorectaux précoces arrivent surtout lorsque les enfants sont exposés à la colibactine avant l’âge de 10 ans. « On ne comprend pas bien comment l’exposition se fait, mais nous pensons qu’une combinaison de facteurs – dont le régime alimentaire – se forme durant une phase cruciale du développement du microbiote intestinal », a indiqué le Docteur David Scott.

Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-025-09025-8

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