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Un rein artificiel portable pour changer la vie

Une firme californienne a présenté une machine de 5 kg qui tient dans une ceinture. Ne nous fâchons pas avec les néphrologues : la machine présentée ici par la firme californienne XCorporeal ne va certainement pas révolutionner la vie des 60 000 Français qui, trois fois par semaine, se branchent sur un rein artificiel pour épurer leur corps de leurs toxines, une tâche que leurs organes rénaux sont devenus incapables d'accomplir. En 1976, Wilhem Kolff, l'inventeur néerlandais du rein artificiel, avait déjà présenté un prototype de machine de dialyse portable.

Depuis cinq essais sur l'homme de deux machines françaises, une italienne, une allemande et une américaine ont été réalisés, sans qu'aucun de ces prototypes n'aille plus loin. Mais l'étude pilote que vient de publier The Lancet est intéressante, car elle résume les progrès faits en trente ans dans la miniaturisation et la fiabilisation des composants. Huit patients atteints d'insuffisance rénale terminale (les reins n'épurent plus), déjà dialysés chroniques depuis près de dix-huit ans, ont donc été connectés entre 4 et 8 heures par jour, quotidiennement sur l'appareil de dialyse portable (WAK). Le sang du malade est ponctionné dans sa fistule artérioveineuse habituelle (généralement au pli du coude), par une aiguille classique, il est aspiré dans une tubulure par une pompe pulsatile minuscule alimentée par une batterie miniature de 9 volts. Le sang passe au travers des fibres semi-perméables d'un réacteur de dialyse de moins de 100 g, où il échange ses déchets (urée, ions, créatinine) qui se déversent dans le dialysat au travers des micropores des fibres. Le circuit étanche du dialysat a son système de pompe, une poche ballast pour l'urine produite, et un système de régénération du liquide de dialyse mis au point par la Nasa pour les astronautes. Le système est également muni de 4 micropompes : les unes alimentent le sang en héparine (pour éviter la coagulation du sang) et les autres rafraîchissent le dialysat en bicarbonate, magnésium et calcium.

L'ensemble de l'appareil tient dans une large ceinture de 5 kg. Deux servomécanismes munis de capteurs détectent l'un les bulles de gaz dans la tubulure sanguine, l'autre les variations de débit de sang. Toute anomalie détectée bloque aussitôt la pompe d'ultrafiltration. Il y a aussi sur le circuit artériel et veineux des détecteurs d'humidité qui alertent en cas de fuite des connexions.

Figaro

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