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Première en France : une prothèse implantée sur un patient né sans oreille gauche
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Une prothèse auditive électromagnétique a été implantée, pour la première fois en France, entre la peau et la boîte crânienne d'un patient né sans l'oreille gauche, a annoncé le 10 avril le Professeur Eric Truy, de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, qui a dirigé l'opération.
La prothèse comprend un microphone, un processeur, une batterie (rechargeable à travers la peau) et un transducteur délivrant le message à l'oreille interne. Longue d'environ 5 cm et plate, elle a été implantée à la mi-décembre sur un jeune homme de 20 ans lors d'une opération guidée par ordinateur, a indiqué le Professeur Truy, lors d'une conférence de presse.
De telles prothèses avaient déjà été posées sur des patients ne supportant pas les prothèses classiques parce que leur conduit auditif était trop infecté ou déformé par des opérations multiples. Mais c'est la première fois en France --seule l'Allemagne l'a précédée-- qu'elle concerne une personne souffrant d'aplasie auriculaire.
Cette maladie congénitale, qui touche 1 pour 20.000 naissances, se définit par une absence d'oreille, une malformation du conduit auditif externe et de l'oreille moyenne. L'oreille interne étant normale, la surdité est dite "de transmission", c'est-à-dire que les sons parviennent avec une perte de l'ordre de 60 à 70 décibels.
La plupart des malades subissent une opération de chirurgie esthétique vers l'âge de 8 ans, pour reconstituer une oreille par autogreffe, mais cela ne corrige pas leur audition. Pour eux, les prothèses totalement implantables posent un défi chirurgical : il faut en effet respecter l'oreille créée par chirurgie esthétique, ne pas toucher au nerf facial, et opérer dans un environnement inconnu, les malformations du conduit étant différentes d'un individu à l'autre, a expliqué le Professeur Truy.
Pour cette première française, Pierre-Alexandre Nouveau, 20 ans, s'est porté volontaire car il souhaitait intégrer l'armée. Son oreille gauche a déjà recouvré environ 40 décibels. "Au premier allumage, en février, le son était assez brut, comme celui d'un talkie-walkie", a-t-il raconté à la presse. "Au fur et à mesure des réglages, et le temps que mon cerveau s'habitue, les sons sont devenus plus nets. Il reste encore une marge de progression, mais j'entends beaucoup mieux dans les endroits qui résonnent".
Deux ou trois autres opérations de ce type, financées sur le budget "stratégie et opérations innovantes" du CHU --la prothèse coûte 2.500 euros--, devraient avoir lieu dans l'année à Lyon. L'objectif à terme est d'opérer les patients souffrant d'aplasie bilatérale (les deux oreilles, 20 à 30 % des cas), pour qui la surdité pose un problème plus lourd.
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- Publié dans : Médecine
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