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Une nouvelle molécule antibiotique contre les bactéries multirésistantes
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Depuis la découverte des antibiotiques en 1926, ces molécules ont été et sont encore énormément utilisées, que ce soit bien sûr en santé humaine, mais aussi dans l’agriculture, en particulier intensive. On sait maintenant que cet usage démesuré des antibiotiques a conduit les bactéries pathogènes à développer des résistances aux molécules dont nous disposons actuellement, les rendant de moins en moins efficaces. Ce phénomène, qu’on appelle l’antibiorésistance, présage d’une véritable crise sanitaire qui devrait survenir dans les années à venir. L’OMS la considère même comme une “menace existentielle” pour l’humanité. Et certains chercheurs estiment qu’aujourd’hui près d’un million de personnes décèdent chaque année des conséquences de cette antibiorésistance. Il est donc essentiel de trouver de nouvelles molécules antibiotiques et de nombreuses équipes travaillent sur la question à travers le monde.
Des scientifiques canadiens de l'Université McMaster ont découvert la Lariocidine, une nouvelle molécule antibiotique, dans un échantillon de terre issue du jardin d'un de leurs collègues ! Après examen, cette nouvelle molécule antibiotique pourrait bien s'avérer efficace contre plusieurs souches de bactéries pathogènes multirésistantes. Le professeur Wright et son équipe ont prélevé un échantillon de sol dans la ville de Hamilton. Cet échantillon contenait bien évidemment plusieurs bactéries différentes, mais les chercheurs ont constaté que l'une d'entre elles, Paenibacillus, produisait une substance très nocive pour ses consœurs – y compris pour celles qui sont habituellement résistantes aux antibiotiques.
Cette substance, la lariocidine, attaque les bactéries d'une manière complètement différente, en interférant avec le mécanisme de synthèse des protéines dont elles ont besoin pour croître et survivre. « Nous montrons que les lariocidines inhibent la croissance bactérienne en se liant au ribosome et en interférant avec la synthèse des protéines », écrivent les auteurs. Les chercheurs n'en sont encore qu'au début de leurs travaux, mais ils savent déjà que la lariocidine n'est pas affectée par les mécanismes de résistance courants, a une faible propension à générer une résistance spontanée, ne présente aucune toxicité pour les cellules humaines et a une puissante activité in vivo dans un modèle murin d'infection par Acinetobacter baumannii.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-025-08723-7
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