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Un Français sur sept meurt des conséquences d'une consommation excessive d'alcool, selon une étude

En France, chaque année, 43.000 personnes meurent des conséquences directes ou indirectes d'une consommation excessive d'alcool; ce fléau touche un homme sur sept. C'est ce que révèle une étude menée par l'institut Sorgem pour le ministère de la Santé, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et l'Assurance maladie, rendue publique mercredi matin. L'institut s'est penché sur la manière dont les hommes se représentent l'alcool et sur leur attitude face à la boisson après avoir fait ce constat: 23.000 personnes meurent chaque année en France d'une consommation excessive d'alcool, dont 80% d'hommes. Une grande majorité succombe à un cancer (des lèvres, de la cavité buccale, du pharynx, de l'oesophage ou du larynx), les autres de cirrhose ou d'alcoolo-dépendance. Si l'on compte les décès dans lesquels l'alcool agit comme "facteur associé", le nombre de morts imputables à une consommation excessive d'alcool atteint 45.000, dont 38.000 hommes. Au total, l'alcool est à l'origine d'un décès sur 7 chez les hommes, contre 1 sur 33 pour les femmes. Entre 45 et 65 ans, la proportion passe à un homme sur quatre, soit deux fois plus que les femmes. Si la consommation quotidienne d'alcool concerne essentiellement les plus de 25 ans, les jeunes déclarent plus d'ivresses que leurs aînés (14,5% des 20-25 ans contre seulement 1% des plus de 45 ans). Quel que soit l'âge, c'est le vin qui est le plus consommé. Bu quotidiennement par 17,5% de la population, il est surtout la boisson préférée des femmes. La bière reste la boisson la plus prisée des hommes. Outre ce travail de compilation statistique, l'institut Sorgem a organisé 25 entretiens individuels et trois réunions de groupe avec des hommes qui boivent plus de trois verres d'alcool par jour. Les témoignages qui en ressortent sont éloquents. Si la majorité des hommes questionnés assure contrôler sa consommation, certains, notamment les 30-50 ans, avouent être un peu lents à la prise de conscience: "Souvent, quand je le sens, il est trop tard. Je sens quand les limites sont dépassées". Nombreux sont ceux qui estiment que leur amour immodéré pour la bière ou le vin fait partie de l'art de vivre français: "Je considère que la bière, c'est ma culture", "Je n'ai aucun problème avec la bière, j'en bois depuis que je suis tout petit" ou "Avec un boeuf Bourguignon, je me vois mal boire de l'eau, c'est éthique". De manière générale, les hommes tentent de dédramatiser leur consommation d'alcool, se basant sur de la mauvaise foi ou simplement des idées reçues et s'aveuglant sur les conséquences dramatiques de leur consommation sur leur santé: "Si vous buvez deux verres de whiskey, ça va représenter deux bouteilles de vin en degrés d'alcool," assure un sondé, tandis qu'un autre assène: "Je n'achète jamais d'alcool, je n'achète que du vin, du rosé et du rouge". Parmi les préjugés les plus pernicieux, figure aussi le malheureusement toujours traditionnel "il faut boire pour être un homme". "Pour moi, la bière, c'est les moments masculins", explique l'un des hommes interrogés. "Le vin, c'est la convivialité, c'est la camaraderie, c'est peut être aussi une histoire d'hommes," confirme un autre. Certains hommes, surtout ceux de plus de 35 ans, considèrent la privation d'alcool comme une punition injuste. "Il m'est arrivé de supprimer le vin pendant un mois et une semaine, c'est vraiment catastrophique, (...) j'étais très triste (...) c'est comme une journée sans soleil". La Direction générale de la Santé rappelle donc comment réguler sa consommation d'alcool, rappelant les normes établies par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS): pas plus de trois verres par jour pour les hommes et pas plus de deux pour les femmes et dans tous les cas pas plus de quatre verres en une seule occasion.

AP : http://fr.news.yahoo.com/030122/5/2ysk9.html

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