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Cancer : les thérapies ciblées anti-KRAS ouvrent une nouvelle voie thérapeutique

Depuis des décennies, les scientifiques essaient de mettre au point de nouveaux médicaments ciblant la mutation du gène KRAS, l’un des oncogènes les plus connus. Un nouvel essai clinique sur un médicament, présenté lors du 32ème symposium EORTC-NCI-AACR sur les cibles moléculaires et les thérapies anticancéreuses, donne cette fois-ci des résultats prometteurs. Appelé adagrasib, ce nouveau traitement a réduit les tumeurs de nombreux cancers, parmi lesquels le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), le cancer colorectal, ainsi que d'autres tumeurs solides comme le cancer du pancréas, de l'endomètre et des ovaires.

L'adagrasib cible une mutation du gène KRAS appelée G12C, responsable de tumeurs plus résistantes aux traitements standards. La mutation KRAS G12C est présente dans environ 14 % des adénocarcinomes du poumon, dans 4 % des cancers colorectaux et 2 % des cancers du pancréas. Cela signifie qu'elle touche bien plus de 100 000 personnes chaque année dans le monde.

Commencé en janvier 2019, l'essai clinique de phase I/II KRYSTAL-1 de l'adagrasib a été mené dans plus de 50 sites aux États-Unis. Au début de la phase I et Ib de l’essai, des patients atteints de CNCP avancé, de cancer colorectal et d’autres tumeurs solides présentant la mutation KRAS G12C, ont été recrutés. Tous avaient reçu un traitement standard pour leur cancer, notamment une chimiothérapie et une immunothérapie. Dans le cadre de l’essai, ils ont reçu 600 mg d’adagrasib par voir orale, deux fois par jour.

Parmi les 51 patients atteints d’un cancer du poumon ayant participé à l’essai, 45 % ont eu une réponse objective au traitement. Cela signifie que leurs tumeurs ont diminué de 30 % ou plus et ne se sont pas développées ou étendues à d’autres parties du corps. Par ailleurs, le taux de contrôle de la maladie était de 96 %, « ce qui signifie que 49 des 51 patients ont montré une réponse partielle ou complète ou ont eu une maladie stable », détaille le Docteur Pasi A. Jänne, professeur de médecine à la Harvard Medical School. Les résultats de l’adagrasib sont aussi encourageants auprès des patients ayant développé un cancer colorectal. Sur les 18 qui ont pu être évalués, trois (17 %) ont eu une réponse objective confirmée et deux d'entre eux continuent à recevoir un traitement. Le contrôle de la maladie a été constaté chez 17 des patients (94 %) et 12 d'entre eux continuent à être traités.

Même constat chez les six patientes atteintes d'autres tumeurs solides qui ont pu être évaluées. Une réponse partielle a été confirmée chez une patiente atteinte d'un cancer de l'endomètre et chez une patiente atteinte d'un cancer du pancréas. Des réponses partielles non confirmées ont été observées. « Le fait que nous observons des réponses chez 45 % des patients, ce qui indique que l'adagrasib pourrait être une thérapie efficace, est incroyablement significatif car il ouvre la possibilité d'une nouvelle option de traitement pour ce sous-ensemble de patients atteints d'un cancer du poumon », se réjouit le Docteur Pasi A. Jännees chez une patiente atteinte d'un cancer des ovaires et une autre d'un cancer des voies biliaires (cholangiocarcinome). Les six patientes continuent à suivre le traitement. Les chercheurs envisagent désormais combiner l'adagrasib avec d'autres thérapies ciblées, comme le cétuximab pour le cancer du côlon et l'afatinib ou le pembrolizumab pour le cancer du poumon.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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