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La vaccination anti-VHB protégerait contre le diabète de type 2

Le foie joue un rôle important dans l’homéostasie du glucose, par le biais de la néoglucogenèse ou de la glycogénolyse. Chez les sujets atteints d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB), la prévalence du diabète de type 2 est plus élevée que chez les sujets non infectés. Des données suggèrent que 12 ans après le début de l’infection chronique, l’incidence de la maladie métabolique est supérieure à celle observée dans une population contrôle. Un travail antérieur a décrit que la vaccination contre le VHB pourrait diminuer le risque de diabète de 33 %. Il n’a cependant pas établi si cette association était liée à la simple prévention de l’infection ou si ce mécanisme protecteur découlait d’un effet direct de l’immunité vaccinale.

Une équipe taïwanaise a cherché à départager les 2 hypothèses en menant une étude rétrospective à partir d’une base internationale de dossiers médicaux (TriNetX). Elle a identifié tous les individus exempts de diabète de type 2 ou d’infection par le VHB. Après appariement par score de propension, elle a comparé le groupe de ceux qui étaient considérés comme immunisés, à celui des sujets considérés comme non immunisés. Ainsi, deux groupes de 291 231 individus ont été constitués. Le critère composite de diabète de type 2 à 15 ans était déterminé à partir de différents paramètres recueillis dans les dossiers médicaux. À l’inclusion, les participants avaient un âge moyen de 42,1 ans, 56 % étaient des femmes et près de 60 % des sujets étaient d’origine caucasienne. La prévalence des comorbidités cardiométaboliques classiques (hypertension, hyperlipidémie, obésité, maladies hépatiques…) était équilibrée entre les groupes.

Il existait bien une association significative entre le fait d’être immunisé contre le VHB et une diminution de 15 % du risque global de développer un diabète à 15 ans (HR 0,85 [IC à 95 % : 0,84-0,87]). Ce chiffre était compris entre 11 % et 25 % selon la nature des données utilisées pour classifier le patient comme diabétique. Par ailleurs, plus le taux d’anticorps HBsAb était élevé, plus la réduction du risque de diabète était marquée : par exemple, les personnes qui avaient un taux supérieur à 100 ou supérieur à 1 000 mUI/mL voyaient leur risque de diabète diminuer respectivement de 19 % (HR 0,81 [0,80-0,83]), voire 43 % (HR 0,57 [0,54-0,60]), comparativement au groupe non immunisé. Cette relation dose-réponse est un argument en faveur de l’idée que la protection offerte par la vaccination ne repose pas uniquement sur le fait de prévenir l’infection, mais bien sur un bénéfice préventif direct de l’immunité.

MDPI : https://www.mdpi.com/2075-4418/15/13/1610

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