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Un vaccin ARN contre la DMLA

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est l’une des principales causes de cécité dans le monde, en particulier après 60 ans. En France, elle touche près d’un million de personnes, souvent contraintes à un traitement lourd : des injections régulières directement dans l’œil. Ces gestes, aussi impressionnants que douloureux à l’idée, pèsent sur le quotidien des patients et sur le système de soins. Une équipe de chercheurs californiens a testé un vaccin inédit basé sur la technologie de l’ARN messager, déjà largement connue grâce aux vaccins contre le Covid-19. Leur objectif : trouver une alternative plus simple et durable à ces injections contraignantes. Les premiers résultats, publiés dans la revue Vaccine, suscitent un réel espoir.

La DMLA détruit progressivement la macula, une minuscule zone de la rétine qui permet de lire, de conduire ou de reconnaître les visages. Cette pathologie existe sous deux formes. La forme dite "sèche", plus fréquente, évolue lentement et entraîne une perte progressive de la vision centrale. La forme “humide” est plus agressive : elle est causée par la croissance de vaisseaux sanguins anormaux dans l'œil, une affection appelée néovascularisation. Ces vaisseaux sanguins laissent s'écouler une accumulation de liquide dans la rétine, ce qui entraîne progressivement une perte de vision en l'absence de traitement. Aujourd’hui, les patients atteints de la forme humide doivent recevoir régulièrement des injections de médicaments anti-angiogéniques qui arrêtent la formation de vaisseaux sanguins directement dans l'œil. Ce traitement empêche la croissance anarchique des vaisseaux sanguins mais nécessite une répétition constante, parfois tous les mois, ce qui est éprouvant physiquement et psychologiquement.

C’est précisément pour alléger ce fardeau qu’une équipe dirigée par Masayo Uchida, professeure assistante en sciences pharmaceutiques à l’Université de Californie à Irvine, a conçu un vaccin expérimental. Basé sur la technologie de l’ARN messager, il a été testé sur deux modèles de souris développant une DMLA expérimentale. Habituellement, les vaccins à base d'ARN messager fournissent des instructions à l'organisme pour qu'il génère des anticorps contre des agents pathogènes. Dans ce contexte, le vaccin introduit l'ARNm qui code pour l'alpha-2-glycoprotéine 1 riche en leucine (LRG1), une protéine impliquée dans l'angiogenèse et présente en quantités élevées chez les personnes souffrant de DMLA. Le corps produit alors des anticorps qui se fixent spécifiquement sur LRG1 et la neutralisent. Le vaccin a été testé sur deux modèles murins de la maladie. Après seulement deux injections intramusculaires administrées à 14 jours d’intervalle, les deux modèles ont montré une forte réponse immunitaire qui a significativement réduit la croissance anormale des vaisseaux sanguins dans la rétine. Les effets étaient visibles dès la semaine suivant la première dose. Le vaccin s'est avéré sûr. Il n'a pas perturbé la croissance normale des vaisseaux sanguins, n'a pas endommagé le tissu rétinien sain et n'a pas déclenché de réactions immunitaires nocives dans d'autres organes des souris. Parallèlement, le traitement s'est avéré aussi efficace que les médicaments anti-facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) classiques, sans toutefois présenter leurs inconvénients majeurs.

Medical XPress : https://medicalxpress.com/news/2025-09-mrna-vaccine-age-macular-degeneration.html

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