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Le réchauffement actuel du climat s'accélère et pourrait durer 15.000 ans

Selon les travaux de chercheurs de l'Université de Berne, le réchauffement actuel de la planète devrait se maintenir durant au moins 15.000 ans. C'est le résultat d'extrapolations réalisées à partir de carottes de forage provenant des vieilles glaces de l'Antarctique, dont l'analyse est publiée cette semaine dans la revue scientifique "Nature".L'histoire du climat de la Terre se dévoile dans une carotte de glace de trois kilomètres de long, a expliqué mercredi l'Université de Berne. Cette glace s'est formée par les chutes de neige tombée durant les 740.000 dernières années et constitue aujourd'hui la plus ancienne description ininterrompue du climat terrestre. Cette analyse couronne un projet de recherche mis sur pied par dix pays européens sur le Dôme C, dans la partie orientale de la calotte glaciaire antarctique. L'analyse confirme que les 740.000 dernières années ont connu huit périodes glaciaires, durant lesquelles le climat a été beaucoup plus froid qu'aujourd'hui. Elles ont alterné avec huit périodes chaudes qui, durant les 400.000 dernières années, ont connu des températures comparables à celles d'aujourd'hui. Ces intervalles cléments n'ont pas été très chauds mais ont duré plus longtemps que les périodes froides. En comparant les données climatiques anciennes avec celles d'aujourd'hui, les chercheurs bernois en déduisent que la période chaude actuelle devrait durer encore 15.000 ans au moins, abstraction faite des interventions humaines. De petites bulles d'air ont été extraites des carottes afin d'évaluer dans quelle mesure la composition de l'atmosphère a changé. Les analyses ont montré que la concentration en gaz carbonique durant les 440.000 dernières années n'a jamais été aussi haute qu'aujourd'hui. Les chercheurs espèrent arriver à de meilleures prévisions climatiques en identifiant les paramètres qui déterminent un passage d'une période à l'autre. Les carottes glaciaires ont été prélevées sur le Dôme C dans le cadre du Projet européen pour des forages glaciaires en Antarctique (EPICA). L'opération s'est déroulée par des températures estivales de -40 degrés Celsius, à plus de 1.000 kilomètres de la station de recherche la plus proche. Trois résultats fondamentaux ont été obtenus par l'analyse de la teneur des glaces "fossiles" en deutérium (isotope naturel de l'hydrogène qui, aux températures ordinaires, est un gaz) de la glace, expliquent les auteurs de cette vaste étude, signée d'une cinquantaine de noms, dont ceux de nombreux scientifiques français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Le premier, c'est que les climatologues savent désormais que depuis 740.000 ans, la Terre a subi huit cycles, marqués par des alternances de périodes glaciaires et de périodes plus chaudes, dites interglaciaires, avec, deuxième grand enseignement, un changement brutal du rythme des cycles il y a 420.000 ans. "A cette époque, a commenté devant la presse Valérie Masson-Delmotte, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement à Gif-sur-Yvette et l'un des co-auteurs de l'article, la planète a connu une période chaude particulièrement longue, de 28.000 ans environ et qui, surtout, peut être considérée comme analogue à celle que nous connaissons actuellement." Mais contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, à cette période lointaine, où la Terre était habitée par des "Homo erectus" formant une population très clairsemée à travers le vieux monde, l'influence de l'homme sur le climat était nulle. "L'analogie entre les deux climats s'explique notamment par les conditions astronomiques, parce que l'orbite, l'axe de la Terre qui influencent l'ensoleillement sont identiques", a précisé Valérie Masson-Delmotte. "Cela suggère que la prochaine entrée en glaciation n'aura pas lieu avant plusieurs millénaires." Troisième résultat, lié, lui, à l'actualité "chaude", l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans les glaces antarctiques confirme que "les teneurs actuelles en gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et méthane) atteignent le plus haut niveau jamais vu", a relevé Jérôme Chapellaz (Laboratoire de glaciologie et de l'environnement de Saint-Martin d'Hères). L'influence des activités humaines sur le climat ne fait donc plus aucun doute, mais ses conséquences constituent toujours une grande inconnue. Les résultats obtenus au Dôme C, résument les auteurs de ce travail, offrent les outils pour déterminer les amplifications probables du réchauffement climatique par le cycle naturel de ces gaz. Le consortium EPICA va poursuivre les forages profonds en décembre, dans l'espoir d'atteindre le plancher rocheux situé sous la croûte de glace. Il ne lui manquerait qu'une centaine de mètres. Si tout se passe selon les prévisions, les chercheurs vont disposer d'archives climatiques glaciaires s'étendant sur plus de 900.000 ans. Nature : http://www.nature.com/nsu/040607/040607-4.html

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