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Des implants cochléaires dopés grâce à la thérapie génique

Une équipe de chercheurs de l’université de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie a réussi à considérablement améliorer l'efficacité des implants cochléaires en les couplant à une thérapie génique permettant de faire repousser les nerfs auditifs qui entourent les électrodes de l'implant.

Structure osseuse en spirale située dans l'oreille, la cochlée est l’endroit où les ondes sonores sont transformées en influx nerveux à destination des neurones. Une des causes les plus fréquentes de la surdité est la mutation du gène de la protéine connexine 26. La modification de ce gène conduit à la détérioration des cellules nerveuses de l’oreille interne chargées de transmettre les signaux sonores au cerveau.

De récentes recherches en thérapie génique ont montré que l’injection en laboratoire d’une autre protéine connue sous le nom de BDNF (facteur de croissance nerveux) impliquée dans la survie des neurones du système nerveux peut être utilisée pour bloquer la dégénérescence des neurones de l’oreille interne.

Ces travaux ont permis de proposer une méthode de thérapie génique pour renverser le processus de détérioration des cellules nerveuses dans les oreilles de souris sourdes. Car si les implants cochléaires constituent des dispositifs très efficaces en soi, la performance de ces oreilles bioniques est encore limitée. Par exemple la musique ne peut être perçue dans toute sa subtilité. Et, dans des environnements bruyants, l'isolation des sons est parfois impossible.

Le Professeur Housley, co-auteur de l'étude, pense que l’une des raisons de cette perdition est que "chez les personnes souffrant d’une perte auditive sévère, les fibres du nerf auditif dégénèrent jusqu’à se rétracter dans le noyau osseux de la cochlée, loin de l'implant". Mais les cellules nerveuses de l’oreille interne facilitent le fonctionnement optimal des implants cochléaires. Ainsi, l’emploi de la thérapie génique pourrait aider à protéger les cellules nerveuses et améliorer de fait la performance de ces implants.

L'approche développée par ces chercheurs australiens consiste à injecter une solution d’ADN dans la cochlée au moment de l’implantation du dispositif. Lorsque celui-ci s’active et envoie des impulsions électriques, l’ADN est alors transporté dans les cellules autour des électrodes. Les premiers essais menés sur des cochons d’Inde totalement sourds se sont avérés très concluants.

"L’avantage de cette technique par rapport à celle qui utilise un virus pour véhiculer le gène modifié, c’est qu’elle favorise la repousse des cellules à l'endroit précis où passe le petit câble de l'implant cochléaire" explique le Professeur Gary Housley.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

UNSW

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