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Lignes haute tension et santé : un risque "non négligeable"
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L'étude britannique sur les lignes haute tension et les cas de leucémies chez l'enfant publiée en juin par des chercheurs de l'université d'Oxford a ouvert une "nouvelle époque" dans l'évaluation de ce risque, selon un responsable d'EDF-RTE, Jacques Lambrozo. "La surprise a été totale", a-t-il déclaré lors de rencontres parlementaires consacrées au thème "électromagnétisme et santé".
Portant sur plus de 29.000 enfants souffrant de cancer, dont 9.700 de leucémie, cette étude a montré que le risque de leucémie augmente de 69 % pour les enfants dont le domicile se trouvait à moins de 200 mètres des lignes haute tension au moment de leur naissance et de 23 % pour ceux domiciliés à une distance située entre 200 et 599 mètres, par rapport à ceux nés à plus de 600 mètres, a rappelé Gerald Draper, principal auteur de ces travaux.
Plusieurs explications ont été recherchées (particules ionisées sous l'effet des lignes haute tension qui seraient ensuite inhalées, peintures recouvrant les pylônes, utilisation d'herbicides...), car on ne savait pas expliquer l'effet des champs électromagnétiques à une distance supérieure à 200 mètres, a-t-il relevé. Cette étude ouvre, selon Jacques Lambrozo, une "troisième époque" dans l'évaluation du risque, rappelant aussi une "autre date importante" en 2000, lorsque d'autres travaux avaient montré que le risque de leucémie s'accroît chez l'enfant lorsque le champ magnétique est supérieur ou égal à 0,4 microtesla. Le risque augmente à partir d'une exposition de 0,2 microtesla et est multiplié par deux pour un niveau supérieur à 0,4 microtesla, sans que le rapport de cause à effet soit expliqué, ce qui a conduit le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à classer les très basses fréquences comme "cancérogènes possibles", a rappelé son directeur Peter Boyle. Compte tenu du pourcentage d'enfants potentiellement exposés, "entre 200 et 2.000 cas de leucémies infantiles dans le monde entier seraient imputables aux champs magnétiques d'extrêmement basse fréquence chaque année, sur les 11 millions de nouveaux cas de cancers recensés", a-t-il précisé.
En France, "deux à douze cas de leucémies" par an pourraient en résulter, a estimé Gilles Brücker, directeur de l'Institut de veille sanitaire (InVS), notant qu'il faudrait des enquêtes épidémiologiques "extrêmement larges" pour réussir à les déceler. Compte tenu de la population exposée, un risque "faible et difficile à cerner n'est pas pour autant négligeable", a-t-il reconnu, précisant qu'une étude était prévue sur vingt ans, sur 10.000 à 20.000 enfants de la conception à l'âge adulte.
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- Publié dans : Médecine
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