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L’apnée du sommeil associée à un risque accru de cancer et de déclin cognitif

Plusieurs études présentées à l’occasion de la conférence "Conséquences et gestion de l'apnée obstructive du sommeil" au congrès international de la Société respiratoire européenne (ERS) à Barcelone, en Espagne, ont montré que l’apnée du sommeil entraînait une augmentation du risque de cancer, de caillots sanguins et une diminution des capacités de traitement mental…

Ce sont en premier lieu les personnes âgées de 74 ans ou plus, et en particulier les hommes, qui présentaient un déclin plus marqué dans certains tests cognitifs et chez qui le déclin des capacités de traitement était le plus flagrant. S'exprimant avant le congrès, le Docteur Nicola Marchi, de l'hôpital universitaire de Lausanne a déclaré : « Nous avons constaté que le SAOS et, en particulier, les faibles niveaux d'oxygène pendant le sommeil dus au SAOS, étaient associés à un déclin plus important de la fonction cognitive globale, de la vitesse de traitement, de la fonction exécutive et de la mémoire verbale ».

Lors du congrès, l'association entre le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) et l'incidence des thromboembolies veineuses a également été révélée, et c'est une première. L’étude, présentée par le professeur Wojciech Trzepizur, de l'hôpital universitaire d'Angers, en France, a en effet montré que les patients souffrant d'un SAOS plus sévère, étaient plus susceptibles de développer une thromboembolie veineuse (TEV).

Développer des caillots sanguins dans les veines est une condition potentiellement mortelle et, sur les 7 355 patients suivis pendant plus de six ans, 104 ont développé une TEV.

« Nous avons constaté que les personnes qui passaient plus de 6 % de leur temps de nuit avec des niveaux d'oxygène dans le sang inférieurs à 90 % de la normale avaient un risque presque double de développer des TEV par rapport aux patients qui ne manquaient pas d'oxygène », a déclaré le professeur Trzepizur.

C’est également le manque d’oxygène induit par le SAOS qui serait à l'origine de l’association connue entre cette condition et le risque accru de cancer. Jusqu’à présent on ne connaissait que l’obésité, les maladies cardiométaboliques et le mode de vie comme facteurs de risque de développer un cancer, et cette nouvelle étude prouve que le SAOS est bien associé au cancer de manière indépendante.

Pour arriver à cette conclusion, le Docteur Andreas Palm, chercheur et consultant principal à l'Université d'Uppsala, en Suède, et ses collègues ont examiné les données de 62.811 patients cinq ans avant le début du traitement du SAOS en Suède. Entre juillet 2010 et mars 2018, les patients ont été traités par pression positive continue des voies respiratoires (CPAP), qui fournit une pression positive d'air à travers un masque pour maintenir les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil. « Nous avons constaté que les patients atteints de cancer présentaient un SAOS légèrement plus grave, mesuré par un indice d'apnée-hypopnée moyen de 32 contre 30, et un indice de désaturation en oxygène de 28 contre 26 », a-t-il déclaré. Cette nouvelle donnée prouve la nécessité de considérer l'apnée du sommeil non traitée comme un facteur de risque de cancer et de sensibiliser les médecins à la possibilité d'un cancer lorsqu'ils traitent des patients atteints de SAOS, indiquent les chercheurs.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ERS

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