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Le fer d'origine végétal réduirait les risques de cancer du côlon
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Le cancer colorectal est devenu le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et le deuxième chez la femme à l’échelle mondiale. L’une des pistes avancées pour expliquer cette croissance est la présence de fer héminique, un type de fer d’origine animale, abondant dans la viande rouge ainsi que dans la viande transformée. Ce fer, bien que facilement absorbé par notre organisme, pourrait favoriser des réactions oxydatives dans l’intestin, endommageant les cellules et augmentant les risques de mutations.
Pourtant, ce lien entre fer héminique et cancer colorectal n’est pas confirmé de manière universelle : certaines études menées en Asie, notamment au Japon et en Corée, n’ont pas observé de corrélation directe. Pour y voir plus clair, des chercheurs sud-coréens ont mené une vaste étude basée sur la cohorte KoGES HEXA, réunissant plus de 100 000 adultes. Leur objectif était d'analyser l’impact du fer héminique (viandes, poissons) et du fer non héminique (aliments végétaux) sur le développement de cancers colorectaux, et ce, sur une période de plus de neuf ans.
Résultat : 608 cas de cancer colorectal diagnostiqués. L’analyse révèle un fait marquant : les participants ayant un apport modéré en fer non héminique (entre 5 et 6,27 mg/jour) présentent une réduction significative du risque : 25 % de risque en moins pour le cancer colorectal et 30 % de risque en moins pour le cancer du côlon. Chez les hommes, le bénéfice est encore plus net puisqu'il va jusqu’à -44 %.
À l’inverse, la consommation de fer héminique ne semble ni bénéfique, ni véritablement néfaste, en tout cas dans le contexte alimentaire coréen. Au-delà de cette difficulté à extrapoler les résultats vers d'autres populations, l'étude comporte quelques limites : les habitudes alimentaires n’ont été mesurées qu’au début du suivi. De plus, les compléments alimentaires n’ont pas été pris en compte, alors qu'ils peuvent contenir du fer. Pour finir, la méthodologie reste observationnelle, ce qui ne permet pas d’affirmer une causalité directe.
Les chercheurs avancent plusieurs pistes afin d'expliquer pourquoi ce fer d’origine végétale offrirait un effet protecteur plus net. Moins biodisponible, le fer non héminique est aussi moins réactif, donc moins susceptible de générer des composés nocifs dans l’intestin. Et surtout, il est accompagné naturellement de fibres, polyphénols et antioxydants, eux-mêmes réputés pour protéger les cellules intestinales. Si vous voulez les intégrer facilement dans votre alimentation, ce fer “doux” se trouve dans des aliments aussi accessibles que les lentilles, pois chiches, haricots rouges : riches en fer et en fibres.
Dans le détail, les chercheurs ont observé que trop ou trop peu de fer peut également augmenter le risque de cancer colorectal. Comme souvent, l’idéal semble résider dans un équilibre subtil. Pour maximiser l’absorption de ce fer végétal, pensez à l’associer à des aliments riches en vitamine C (kiwi, poivron, orange) et à espacer café ou thé des repas. Cependant, rappelez-vous qu'il n'existe pas de remède miracle pour prévenir le cancer colorectal. Une alimentation saine avec une bonne hygiène de vie sont nécessaires pour diminuer les risques d'être touché(e) par ce cancer.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41416-024-02847-9
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