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Des chiens recouvrent la vue grâce à une thérapie génique
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Les chiens touchés par une maladie génétique héréditaire de la rétine, l'amaurose congénitale de Leber qui concerne 10 à 20 % des enfants aveugles dans les pays développés, soit 1.000 à 2.000 enfants en France, recouvrent la vue grâce à une thérapie génique, selon des chercheurs français.
Leurs travaux ont été publiés par la revue spécialisée Gene Therapy. Le traitement a été testé sur huit chiens et sur un seul oeil pour chacun. Seul un animal, traité après l'âge de 30 mois, n'a pas recouvré la vue, ce qui laisse penser qu'il faut que la maladie n'ait pas trop évolué pour que le traitement soit efficace, remarquent les chercheurs.
La vérification du succès thérapeutique comprend, outre les tests concernant la rétine (confirmation du retour d'une activité électrique au niveau de celle-ci), à soumettre ces chiens Briard à un parcours d'obstacles, pour évaluer leur capacité à les éviter. "Les premières injections intra-oculaires ont eu lieu il y a 18 mois et les chiens font l'objet de tests tous les 3 mois et pour le moment tout va bien", commente Guylène Le Meur. A présent, "nous envisageons des essais cliniques humains qui porteront sur une dizaine de patients âgés de 8 à 18 ans" souligne Fabienne Rolling, de l'Inserm, qui coordonne, à Nantes, l'équipe de chercheurs.
Les chercheurs ont utilisé "une technique de thérapie génique innovante, plus précise et plus sûre que celles utilisées jusqu'à ce jour", selon l'Inserm. "Nous avons verrouillé pour que le vecteur (le transporteur de la thérapie) n'aille que sur les cellules ciblées de la rétine", à l'origine de l'anomalie visuelle "et pas ailleurs, dans le sang ou dans le cerveau", indique Mme Rolling. Ceci afin de limiter le risque d'éventuelles complications.
"Le véhicule vecteur est un tout petit virus, un parvovirus (de type "AAV") qui n'est à l'origine d'aucune pathologie", précise-t-elle. L'amaurose congénitale de Leber entraîne précocement une quasi-cécité chez l'enfant en raison d'une rapide et irréversible atrophie de la rétine (l'activité électrique mesurée au niveau de la rétine est nulle). Les enfants atteints ont des difficultés à fixer et à suivre du regard.
La maladie s'explique par une mauvaise communication entre les cellules réceptrices de la lumière (les photorécepteurs) et la couche la plus profonde de la rétine, appelée épithélium pigmentaire rétinien (EPR), qui sont en contact étroit.
L'EPR accomplit des tâches essentielles pour la vie et le fonctionnement des photorécepteurs. Il recycle et transforme des molécules (dérivées de la vitamine A...) impliquées dans la conversion de la lumière en signal électrique interprétable par le cerveau.
Plusieurs mutations (modifications) de gènes différents (dont 8 identifiés) peuvent être responsables de cette maladie, dont le gène "RPE65" au centre de ces travaux. Sur les 1.000 à 2.000 enfants atteints en France d'amaurose congénitale de Leber, environ 100 à 200 sont porteurs d'une mutation du gène RPE65. Ce gène commande la fabrication d'une enzyme qui recycle une protéine permettant la synthèse d'un pigment indispensable à la vision (un dérivé de la vitamine A).
Les chercheurs ont donc équipé leur vecteur d'un promoteur de ce gène humain pour obtenir cette restauration de la vue. Le promoteur permet de mettre la machine en route et de dire quand lancer la fabrication de l'enzyme utile et en quelle quantité.
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- Publié dans : Médecine
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