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Le Centre hospitalier de Vendée, précurseur d'une méthode de pointe dans le traitement de la douleur chronique

C’est au cœur du Centre hospitalier départemental (CHD) de La Roche-sur-Yon, non loin du hall d’accueil fraîchement rénové et plusieurs couloirs grisâtres, que le docteur Yves-Marie Pluchon aide les personnes qui souffrent. En poste au CHD depuis 1987, il y a fait ses classes. Le responsable du Centre d’étude et de traitement de la douleur (CETD) de l’hôpital a vu l’évolution de la médecine. Il a notamment participé à l’exploration, il y a une quinzaine d’années, d’un traitement révolutionnaire : l’analgésie intrathécale. Un traitement de pointe pour soulager les douleurs chroniques les plus violentes, telles que le cancer du pancréas, du poumon ou encore du petit bassin.

Derrière ce nom un peu barbare, l’analgésie intrathécale, se cache un réservoir métallique intégré sous la peau du patient au niveau de son abdomen. Contenant un puissant mélange d’anti-douleur à base de morphine, d’anesthésiant local et ziconotide (extrait d’un mollusque asiatique, encore plus puissant que la morphine), le boîtier est relié à la colonne vertébrale du patient par le biais d’un cathéter. « C’est similaire à une ponction lombaire », souligne le docteur. Sauf que le réservoir à médicaments se trouve à l’intérieur du patient. « L’intérêt est de distribuer le médicament là où il agit. » Une fois administrée, la dose atteint directement la moelle épinière et soulage la douleur.

Contrairement aux traitements par voie orale, qui sont filtrés par le foie et perdent jusqu’à 50 % de leur efficacité, cette méthode agit instantanément sur la douleur du patient. Comme le médicament ne passe pas par le système digestif, « la dose administrée est diminuée par 300 » par rapport aux mêmes médicaments pris en cachet. Avec ce système, le patient peut dire adieu « ou presque » aux effets secondaires des anti-douleurs hyper puissants, tels que « la constipation, la somnolence et la confusion », détaille le docteur Pluchon.

Ce type de traitement est particulièrement utilisé pour les cancers très douloureux. Bien que principalement utilisé en oncologie, le dispositif bénéficie aussi aux maladies de la moelle épinières, aux patients accidentés entraînant des paraplégies ou à ceux qui souffrent de douleurs neuropathique post-AVC (accident cardio-vasculaire). Les seringues de traitement sont préparées par l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO) d’Angers, qui assure la livraison au CHD chaque semaine. En fonction du traitement et de l’intensité de la douleur du patient, le remplissage sous-cutané s’effectue toutes les une à quatre semaines. Le CHD assure le transfert et l’approvisionnement de la recharge des hôpitaux du département. Aujourd’hui, une trentaine de patients bénéficient de ce suivi en Vendée, avec une prise en charge dans tous les hôpitaux du département.

Un boîtier de ce type coûte environ 8 000 euros, ce qui est « dérisoire par rapport à une hospitalisation prolongée » qui peut s’élever à 2 000 euros par jour. « Là, le patient est chez lui, redevient autonome » sans être branché à une perfusion qui limite ses déplacements. Depuis l’installation de sa pompe, cette patiente du CETD a vu sa vie changer. « Je suis sortie du lit. Avec un dosage de morphine régulier, je ne me retrouvais plus en manque. Et rien que ça, j’étais soulagée » a-t-elle confié à Axel Watrin, chargé de communication digitale au CHD. Et grâce à une télécommande, elle peut s’auto-administrer une dose supplémentaire en cas de pic de douleur. Dans le service, d’autres possibilités à l’analgésie intrathécale sont pratiquées, notamment la stimulation médullaire, avec des électrodes implantées dans la moelle épinière et qui envoient un signal électrique. Ou encore, une technique plus ancienne qui utilise « des champs magnétiques envoyés dans le cerveau du patient pour perturber le message douloureux ».

Le Journal du Pays Yonnais : https://actu.fr/pays-de-la-loire/la-roche-sur-yon_85191/le-centre-hospitalier-de-vendee-precurseur-dune-methode-de-pointe-dans-le-traitement-de-la-douleur-chronique_62467904.html

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