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Des avancées dans le cancer de l'ovaire

Affamer les tumeurs pour mieux les combattre. Cette stratégie dite anti-angiogénique, qui a déjà fait ses preuves dans un certain nombre de cancers, comme ceux du côlon ou du rein, vient d'obtenir des résultats encourageants dans les tumeurs de l'ovaire.

Associé à une chimiothérapie standard, un traitement par l'Avastin, un anticorps qui se lie spécifiquement au VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), a permis de retarder de quelques mois les rechutes, selon une vaste étude présentée récemment. Les résultats de cet essai européen, qui a inclus environ 1500 patientes, confortent ceux d'une étude américaine rendus publics il y a quelques mois.

Découverts en général après 50 ans, et en moyenne vers 65 ans, les cancers de l'ovaire concernent environ 230.000 femmes chaque année dans le monde, 4500 en France. La difficulté thérapeutique tient au fait qu'ils sont souvent diagnostiqués trop tardivement. Car ces tumeurs ne donnent peu ou pas de symptômes pendant longtemps. «La chirurgie est l'arme la plus efficace, mais c'est un geste spécialisé et très lourd», explique la Dr Isabelle Ray-Coquard, cancérologue spécialiste des tumeurs gynécologiques (Centre Léon Bérard, Lyon). Surtout, cette stratégie utilisée seule est insuffisante pour guérir les cancers de l'ovaire à un stade avancé, qui représentent sept cas sur dix.

La chimiothérapie standard, qui associe deux molécules (paclitaxel et carboplatine), permet d'allonger la survie, mais un certain nombre de malades rechutent en quinze à dix-huit mois. Jusqu'ici, tous les essais visant à réduire le taux de rechute ont échoué.

À première vue, les résultats obtenus en Europe et aux États-Unis avec l'Avastin -déjà commercialisé par les laboratoires Roche dans d'autres indications- peuvent sembler modestes : la diminution du risque de progression du cancer ou de décès est de l'ordre de 20 à 30 %, ce qui correspond à un gain de quelques mois sans récidive.

Mais, pour les cancérologues qui prennent en charge ces femmes, c'est indiscutablement une étape importante. «C'est la première fois depuis quinze ans qu'un médicament retarde les rechutes dans les cancers de l'ovaire», relève ainsi le Pr Éric Pujade-Lauraine, oncologue à l'Hôtel-Dieu (Paris) et président du Groupe d'investigateurs nationaux pour les études des cancers de l'ovaire (Gineco).

Et d'autres devraient bientôt suivre. Les résultats de deux autres essais de phase 3 (la dernière avant la commercialisation) sont attendus dans les mois à venir. L'un évalue l'efficacité du Tarceva, un médicament ciblé qui inhibe un récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). L'autre teste une «vaccination» avec un anticorps monoclonal dirigé contre l'antigène CA125, marqueur des cancers de l'ovaire. «Ces trois approches ont sensiblement le même objectif : améliorer la qualité de vie des patientes et contrôler le plus longtemps possible leur maladie, précise le Pr Pujade-Lauraine, dont l'équipe a participé à tous ces essais .

LF

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