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Vers un traitement de la progeria ?
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Une équipe de l’Inserm, en lien avec l’AFM-Téléthon, a découvert une voie thérapeutique qui semble efficace contre la progeria, une maladie génétique qui entraîne un vieillissement accéléré des malades. La progéria est une maladie provoquée par une mutation génétique précise : elle se produit sur le gène LMNA.
Chez les patients atteints du syndrome de Hutchinson-Gilford, l’autre nom de la progéria, la protéine exprimée n’est pas complète, et surtout toxique. Elle déforme le noyau des cellules et provoque un vieillissement précoce. Elle n’est normalement présente dans l’organisme qu’à partir de 50 ou 60 ans. « Aujourd’hui, les médicaments à l’essai sur ces patients visent, soit à détruire la progérine, soit à en bloquer la toxicité, mais aucun d’entre eux n’a d’effet sur sa production, explique le Docteur Xavier Nissan. La progéria est extrêmement rare : seuls trois cas sont connus en France, 25 sur le continent européen. La maladie touche une naissance sur 4 à 8 millions, selon l’Inserm. Développer un nouveau médicament pourrait donc s’avérer peu rentable.
Au lieu de cela, les signataires de cette étude ont passé en revue des molécules déjà existantes. La metformine est ressortie comme une piste particulièrement intéressante : cet antidiabétique régule l’expression de plusieurs centaines de gènes. Restait à vérifier que le médicament était efficace contre la maladie. Les chercheurs ont donc utilisé des cellules prélevées chez des patients atteints du syndrome de Hutchinson-Gilford.
« Nous avons pour cela utilisé la technique de reprogrammation pour renvoyer à l’état souche des cellules de patients. Une fois rajeunies, ces cellules souches (ou iPS) ont été transformées en cellule de peau, d’os ou de vaisseaux sanguins », explique Xavier Nissan. Une faible dose de metformine leur a été appliquée. L’antidiabétique est bel et bien efficace. Il inhibe la protéine qui participe à l’expression de la progérine à hauteur de 40 %.
En outre, la présence de la progérine dans les cellules est réduite jusqu’à 50 %. La déformation des noyaux ne s’observe plus. Pour le Professeur Nicolas Levy, « Ces résultats suggèrent une nouvelle approche thérapeutique, seule ou combinée à d’autres molécules, pour le traitement de la progéria dont le bénéfice devra désormais être évalué sur des modèles animaux de ce syndrome ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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