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Les traumatismes crâniens augmenteraient les risques de cancer du cerveau

Des lésions cérébrales traumatiques modérées, graves et pénétrantes sont associées à un surrisque de développer un cancer du cerveau, selon une étude publiée dans JAMA Network Open. En revanche, les lésions cérébrales traumatiques légères ne semblent pas conférer de risque accru.

Dans une vaste cohorte d'anciens combattants américains de l'après-11 septembre, ceux qui avaient subi un traumatisme cérébral modéré/sévère présentaient un risque presque deux fois plus élevé de diagnostic ultérieur de cancer du cerveau, tandis que ceux qui avaient subi un traumatisme cérébral pénétrant présentaient un risque plus de trois fois plus élevé.

« Bien que le nombre absolu de diagnostics de cancer du cerveau soit faible, ces diagnostics sont associés à un mauvais pronostic. Des recherches supplémentaires sur cette maladie rare mais dévastatrice sont nécessaires pour mieux identifier les personnes à risque et développer des protocoles de dépistage », écrivent les chercheurs dirigés par le Docteur Ian Stewart de l'Uniformed Services University of Health Sciences, Bethesda aux Etats-Unis.

Les traumatismes crâniens sont l'une des blessures les plus fréquentes chez les vétérans des guerres d'Irak et d'Afghanistan. Toutefois, les auteurs notent que les données disponibles à ce jour sur l'association potentielle entre les traumatismes crâniens et le risque ultérieur de cancer du cerveau sont contradictoires. Pour approfondir leurs recherches, ils ont examiné les dossiers de près de 2 millions d'anciens combattants américains, essentiellement masculins, des guerres d'Irak et d'Afghanistan. Au total, 449 880 personnes ont été victimes d’un traumatisme crânien léger dans 385 848 cas, modéré/sévère dans 46 859 cas et pénétrant dans 17 173 cas.

Les auteurs notent qu'il existe des mécanismes biologiques plausibles reliant les traumatismes crâniens au cancer du cerveau, notamment des altérations du métabolisme, de l'inflammation, de la prolifération des astrocytes ainsi que de la migration et de la différenciation des cellules souches. Ils précisent qu'en raison du faible nombre de vétérans de sexe féminin et de la prédominance d'une cohorte jeune, les résultats pourraient ne pas s'appliquer à la population générale.

Au cours d'un suivi médian de 7,2 ans, un cancer du cerveau est apparu chez 318 vétérans sans traumatisme crânien (0,02 %), 80 avec un traumatisme crânien léger (0,02 %), 17 avec un traumatisme crânien modéré/sévère (0,04 %) et 10 ou moins avec un TBI pénétrant (0,06 % ou moins). L'incidence du cancer du cerveau augmentait progressivement avec la gravité du traumatisme crânien. Les taux d'incidence bruts pour 100 000 personnes-années étaient de 3,06 pour l'absence de traumatisme crânien, de 2,85 pour les traumatismes crâniens légers, de 4,88 pour les traumatismes crâniens modérés/sévères et de 10,34 pour les traumatismes crâniens pénétrants.

Après ajustement pour différents critères, les traumatismes crâniens modérés/sévères ont entraîné un quasi-doublement du risque de cancer du cerveau par rapport à l'absence de traumatisme cérébral, tandis que les traumatismes crâniens pénétrants ont été associés à un triplement du risque. Il n'y avait pas d'augmentation significative du risque après un traumatisme léger.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

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