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Cancer : un composant inédit testé à Toulouse pourrait révolutionner les traitements par immunothérapie

Après la mise au point d'un traitement contre le cancer chez les animaux, la société toulousaine Hastim développe un projet de recherche chez l'être humain. La biotech utilise un composant inédit qui pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les traitements des cancers par immunothérapie. Entre Toulouse et Dijon, une équipe de chimistes est peut-être en train d'ouvrir une nouvelle fenêtre dans la lutte contre le cancer. Son arme se nomme hydroxyapatite, un phosphate de calcium, composant principal du tissu osseux, dont des particules ont été synthétisées pour la première fois à l'échelle industrielle en 1989 à Toulouse par Nicole Rouquet, fondatrice de la société Hastim. Utilisée dans les prothèses orthopédiques et dans les préparations dermatologiques, l'hydroxyapatite présente également un intérêt pour sélectionner et fixer certaines protéines dont deux protéines issues de cellules cancéreuses. C'est cette propriété que la biotech Hastim a choisi d'exploiter.

« Dans le cancer, le système immunitaire n'identifie pas les tumeurs comme des protéines anormales. En fixant un broyat cellulaire de la tumeur sur des billes d'hydroxyapatite, on réveille le système immunitaire du patient et on le réoriente pour lutter contre les cellules cancéreuses. Au lieu de lutter directement contre la tumeur, on remet en place un mécanisme naturel de défense », résume Nicole Rouquet. Cette technique d'immunothérapie, Hastim l'a développée depuis 2013 pour la santé animale. Sur la base d'une cinquantaine de brevets, elle produit des kits composés de 8 doses de ce vaccin, nommé APAVAC, pour les vétérinaires : le vétérinaire dissèque la tumeur, la broie et l'associe ensuite au composé biologique à base d'hydroxyapatite. Près de 800 chats, chiens et chevaux ont ainsi été traités pour leur cancer (lymphome et mélanome). Hastim répond actuellement à 150-200 demandes par an. Dans une étude publiée en 2019 et incluant 300 chiens atteints de lymphome, Hastim a démontré qu'en associant son biomédicament à de la chimiothérapie, la survie est multipliée par deux, sans effets indésirables, par rapport à un traitement de chimiothérapie classique.

La biotech toulousaine compte actuellement 8 salariés. Lauréate parmi 35 entreprises du Plan France Relance pour la santé qui lui a valu une allocation de 768 000 €, Hastim se tourne désormais vers l'application de sa technologie chez l'Homme. Hastim vise l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché de son biomédicament dans un délai de 5 ans.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

La Dépêche

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