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Télé médecine : Big doctor is watching you

Le 7 septembre 2001, une patiente hospitalisée à Strasbourg subissait une ablation de la vésicule biliaire. À l'autre bout du scalpel, le professeur Jacques Marescaux opérait depuis une tour de New York, États-Unis. Cette première mondiale en téléchirurgie, réalisée à 7 000 Km de distance, doit son succès aux transmissions de données hauts débits. Puisqu'elles ont garanti la quasi-simultanéité entre le geste effectué à New York, sa reproduction sur le bras robotisé opérant la patiente à Strasbourg et enfin son retour en image aux yeux du chirurgien ainsi capable d'ajuster son geste en direct. Désormais, tout spécialiste réputé, forcement débordé, serait donc en théorie capable d'opérer à distance n'importe où sur le globe et même, un jour, dans l'espace. Une foule d'autres systèmes destinés à exploiter à distance la compétence d'un expert fleurissent actuellement en médecine. « En télémanipulation toujours, le “télé-échographe” robotisé permet de réaliser des diagnostics fiables dans les établissements de santé en manque d'opérateurs qualifiés », explique Philippe Cinquin du TIMC-Imag, récemment médaillé d'argent pour ses travaux sur les gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur (GMCAO). Léger et peu gourmand en débit d'information, le robot est actuellement testé entre les CHU de Grenoble et de Brest. Dans un autre registre, la télésurveillance offre aussi de vastes perspectives, notamment dans le suivi permanent à domicile des personnes âgées. L'équipe Afirm du TIMC-Imag a par exemple truffé de capteurs un appartement prototype à la faculté de médecine de Grenoble. Objectif : détecter la présence d'une personne dans une pièce, évaluer sa mobilité, etc. Ces données, associées aux informations physiologiques (comme le rythme cardiaque) transmises par des capteurs corporels, permettent au final de détecter une situation à risque nécessitant l'intervention d'une équipe médicale. « L'originalité du projet, baptisé Ailisa (Appartement intelligent pour une longévité effective), est fondée sur la fusion d'informations provenant d'un grand nombre de capteurs, explique Philippe Cinquin. Ce qui permet de réduire le nombre de fausses alertes. » Quant à la téléconsultation, elle risque de révolutionner le rapport entre médecin et patient. Selon une étude réalisée l'an dernier au Royaume-Uni4, le suivi par vidéoconférence fut non seulement jugé plus satisfaisant par les 2 094 patients-tests, mais il a aussi permis de réduire les dépenses d'examens et de médicaments par rapport au groupe témoin. Par ailleurs, la transmission fidèle et ultrarapide de radios, scanners et autres clichés médicaux permet déjà l'expertise à distance, par un spécialiste, chaque fois que le déplacement physique s'avère trop lent, ou trop cher, ou dangereux pour le patient, voire carrément impossible. Enfin, grâce à la téléformation, les jeunes chirurgiens pourront, lors de leurs premières opérations, être assistés à distance par de grands pontes du bistouri.

CNRS : http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1092.htm

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