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Le Sommet mondial sur le climat confirme les prévisions alarmistes du GIEC en matière de réchauffement climatique

Les spécialistes mondiaux du climat se sont réunis à Bruxelles pour faire le point sur les dernières recherches en matière évaluation des conséquences du réchauffement probable de la planète, de 2 à 4° au moins d'ici la fin du siècle. Les conclusions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), après une semaine de travaux à huis clos, sont pour le moins alarmantes et confirment les conclusions provisoires rendues à Paris, il y a deux mois, par les experts du premier des trois groupes de travail du Giec.

Le Giec avait alors présenté une fourchette moyenne d'élévation des températures au XXIe siècle de 1,8 à 4 degrés. La hausse des températures, provoquée par l'augmentation de la concentration dans l'atmosphère de gaz à effet de serre (GES), issue principalement de la combustion des énergies fossiles, entraînera notamment une élévation du niveau des océans.

Ces effets du réchauffement, déjà perceptibles dans de nombreuses régions, seront accentués dès que le thermomètre mondial dépassera les deux degrés supplémentaires de moyenne mondiale, avec des hausses beaucoup plus marquées aux pôles, sur les continents et dans les latitudes basses, insistent les experts. Leur rapport devrait aussi souligner de grandes disparités selon les continents, les régions nord pouvant retirer certains bénéfices d'un réchauffement jusqu'à +2°C de moyenne globale, alors que l'Afrique, les régions arctiques et les grands deltas en Asie devraient cumuler les impacts les plus négatifs comme des pénuries d'eau et de nourriture accrues et des inondations catastrophiques.

En février à Paris, le Giec, créé en 1988 par l'Onu, avait conclu sur les aspects scientifiques du changement climatique, qu'il juge désormais "sans équivoque", déjà en marche et inévitable, notant que son ampleur, jusqu'à 6,4°C en 2100 dans la pire des hypothèses, sera fonction des quantités de gaz à effet de serre qui continueront d'être envoyées dans l'atmosphère par les activités humaines. Chaque chapitre du rapport final, élaboré depuis cinq ans par plus d'un millier d'experts, fait l'objet d'un "résumé à l'intention des décideurs" négocié à huis clos et adopté par consensus par quelque 400 délégués, comme cela a été le cas à Bruxelles.

Les négociations pour étendre au-delà de 2012 le protocole de Kyoto sur les réductions de gaz à effet de serre (GES) sont au point mort. Les plus gros émetteurs de GES - les Etats-Unis, la Chine et l'Inde - ne sont actuellement pas obligés par le protocole de réduire leurs émissions. En mars, les Vingt-Sept ont convenu de réduire d'au moins 20 % leurs émissions de GES d'ici 2020 par rapport à leurs niveaux de 1990, mettant au défi les pays industrialisés et en voie de développement d'aller au-delà avec une baisse de 30 % à laquelle l'UE souscrirait par la suite.

Mais jusqu'ici, aucun pays n'a répondu à cet appel, un échec que le commissaire européen a attribué pour une bonne part au peu d'enthousiasme des Américains à limiter leurs propres émissions. L'Australie, qui, comme les Etats-Unis, a signé le protocole de Kyoto sans le ratifier par la suite, a également provoqué la colère de Stavros Dimas, Commissaire européen chargé de l'environnement. "Si l'on veut vraiment donner un élan aux négociations internationales, il faut ratifier Kyoto", a lancé le commissaire européen.

A Paris il y a deux mois, les experts du premier groupe de travail du Giec avaient rendu un rapport alarmant sur les bases scientifiques du changement climatique, qui établissait avec un degré de certitude jamais atteint auparavant que les activités humaines sont responsables du changement climatique.

Le rapport du deuxième groupe de travail du Giec a présenté pour la première fois depuis 2001 la liste des impacts à attendre de ce dérèglement des températures. "Nous parlons ici de conséquences potentiellement catastrophiques", a estimé Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des nations unies pour l'environnement (Pnue). La hausse des températures, provoquée par l'augmentation de la concentration dans l'atmosphère des GES, issue principalement de la combustion des énergies fossiles, entraînera notamment une élévation du niveau des océans qui bouleversera la vie des habitants de la plupart des deltas du monde. "Même 50 cm d'élévation de ce niveau aura un impact catastrophique au Bangladesh et dans certaines îles", a-t-il souligné.

Une des conséquences les plus graves du réchauffement climatique sera la fonte des glaciers de l'Himalaya. "Si le réchauffement se maintient à son rythme actuel, les glaciers de l'Himalaya pourraient reculer à une vitesse très élevée, et passer de 500.000 km2, comme c'est le cas actuellement, à 100.000 km2 en 2030". Les perturbations se feront les plus cruellement sentir dans les pays pauvres d'Afrique et d'Asie, où des millions de personnes souffriront de la pénurie d'eau et du recul des terres arables.

Le rapport signale toutefois que certains pays pourraient profiter un temps de l'élévation des températures. En effet, le potentiel agricole de la planète augmentera dans un premier temps, avant de s'effondrer. Les experts expliquent que les cultures seront plus propices dans certains pays comme ceux de la Scandinavie, le Canada, la Russie ou la Nouvelle-Zélande.

Mais les pays riches auront à subir autrement les conséquences du réchauffement de la planète. Le bassin méditerranéen pourrait devenir aride. Aux Etats-Unis, l'élévation du niveau des océans et la multiplication des tempêtes devrait "gravement perturber les transports dans le golfe du Mexique, sur les côtes atlantiques et dans le Nord", selon le rapport.

Le troisième groupe de travail du Giec rendra en mai à Bangkok un rapport sur les mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement global. Ces trois contributions constitueront ensemble le quatrième rapport d'évaluation du Giec.Les Nations unies espèrent que ce rapport d'évaluation -le dernier date de 2001- augmentera la pression sur les gouvernements en vue d'une mobilisation contre le réchauffement planétaire.

IPCC

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