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Rentrée « numérique » dans les collèges du département du Rhône

Le Département du Rhône continue d’investir dans l’équipement des établissements. Les professeurs qui expérimentent les nouvelles technologies sont satisfaits mais des freins demeurent.

« Les élèves peuvent davantage travailler en autonomie, pour écrire faire des exercices ou utiliser le dictionnaire. Ils sont plus performants, plus concentrés. Ils peuvent aussi s’autocorriger », apprécie Christiane Chyderiotis. Cette professeur de français au collège Charcot (Lyon 5 e) utilise depuis le mois de mars des iPad avec une classe de cinquième. « Nous gagnons du temps par rapport à une connexion avec un ordinateur, nous pouvons partager des documents, économiser des photocopies… ». L’enseignante remarque que des élèves en difficulté, ou qui n’aiment pas écrire, obtiennent de meilleurs résultats.

Cet aspect est aussi souligné par Luc Ruivard. « On arrive à récupérer des élèves qui décrochent ». Ce professeur de mathématiques au collège de Sainte-Foy-l’Argentière utilise une classe « ultramobile », à savoir trente PC portables. « Cela leur permet d’avancer à leur rythme. C’est un outil formidable pour gérer l’hétérogénéité ».

Il y a dix ans, Yves-Armel Martin, directeur du centre Erasme, a initié la classe.com. Ce site de référence a signé le début d’une politique « numérique » volontariste du Département. « Sur la classe.com, le cahier de textes peut être consulté par les parents séparés, les professeurs de langues peuvent mettre en pièce jointe des documents audio. Internet devient une sorte de trait d’union entre l’école et chez soi » note-t-il.

Petit à petit, les nouveaux outils informatiques modifient la vie des classes. Danielle Chuzeville, vice-présidente du conseil général chargée des collèges est très optimiste. « D’ici quatre ou cinq ans, l’élève arrivera avec son propre PC, comme les calculatrices ».

Il y a tout de même des bémols. Ainsi les deux enseignants évoquent l’aspect « chronophage » de la technique. Chacun d’eux dispose seulement d’une heure supplémentaire pour gérer l’aspect numérique dans leur collège. Plus largement, un bilan de l’expérimentation classe mobile au collège Victor-Grignard reste en demi-teinte. Certes, les enseignants ont conscience de grands potentiels en termes de partage, d’animation, d’attractivité, de stimulation des élèves. Mais ils expriment aussi le sentiment d’une remise en cause profonde des méthodes d’enseignement, l’ouverture de l’école sur le monde numérique les déstabilise. Ils craignent une perte de contrôle sur l’activité des élèves. La représentante du Conseil général ne nie pas le frein. « On se heurte actuellement à une demande peu importante de la part des enseignants. L’éducation n’a pas les moyens de les former », dit-elle en assurant que sa collectivité peut équiper bien plus de classes si on lui demande.

Le Progrès

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