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Radiothérapie : l'ère de la haute précision arrive

Les technologies d'avenir de la radiothérapie, épousant les contours de la tumeur au millimètre près et mesurant en continu la dose reçue font rêver les professionnels, alors que les risques restent difficiles à maîtriser, comme en témoignent les accidents d'Epinal et Toulouse. Il y a "des progrès évidents dans l'efficacité des traitements", selon Jean-Marc Cosset (Institut Curie) : la "meilleure précision balistique" permet de "mieux cibler le tumeur", tandis que "la radiothérapie asservie à la respiration" tient compte des mouvements respiratoires du patient.

Sur 180.000 malades du cancer traités par radiothérapie en France, quelques milliers bénéficient de technologies innovantes auxquelles les fabricants ont parfois donné des noms dignes de romans de science-fiction (Cyberknife, Gammaknife). Ainsi le Cyberknife, "premier vrai robot médical", selon Eric Lartigau du Centre Oscar Lambret à Lille, un des trois établissements en France équipés de cet appareil, d'une précision de l'ordre du dixième de mm, peut intégrer l'information concernant le patient, "le traiter et vérifier" si c'est bien fait.

Ce robot doit toutefois être "surveillé en permanence par l'homme", a souligné le Pr Lartigau lors d'une audition de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. La radiochirurgie cible au millimètre près des tumeurs cérébrales que l'on peut traiter en une seule séance, selon Jean-Jacques Mazeron (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris). Un millier de patients en France ont bénéficié de la radiothérapie par modulation d'intensité (IMRT) qui permet notamment de traiter des tumeurs en forme de fer à cheval en tenant compte de l'évolution quotidienne de leurs contours, selon Jean Bourhis (Institut Gustave Roussy).

Au-delà des améliorations techniques susceptibles de réduire les risques d'accidents, d'autres progrès restent à faire pour une "maîtrise de la qualité" lors de l'utilisation des appareils, selon les experts. Erreur d'identification de patients homonymes, erreur de calibrage de faisceaux, logiciels défaillants ou mal traduits, formation insuffisante des professionnels ou manque de communication entre eux... Le Pr Jacques Bourguignon de l'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) a énuméré la liste des manquements constatés au fil d'une trentaine d'"événements de radiothérapie" signalés depuis 2005. Outre les graves accidents d'Epinal et de Toulouse, des incidents isolés ont été répertoriés par l'ASN qui incite à leur déclaration pour prévenir leur répétition.

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