Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Cancer du rein : un test urinaire pour réduire de moitié les scanners
- Tweeter
-
-
0 avis :
Une équipe de biologistes, urologues et cancérologues de l’Université de Lund (Suède), a développé un nouveau test urinaire qui pourrait permettre de réduire de moitié les scanners postopératoires pour le cancer du rein. L’étude AURORAX, présentée lors du Congrès 2025 EAU25 de l’Association européenne d’urologie, montre ainsi que l’analyse de certains types de molécules de sucre, appelées glycosaminoglycanes, présentes dans l’urine, permet de détecter avec précision la récidive du cancer du rein à un stade précoce.
Le carcinome à cellules rénales claires est la forme la plus fréquente de cancer du rein, représentant jusqu’à 90 % des cas et environ 400.000 nouveaux diagnostics dans le monde. Environ un cinquième des patients atteints de ce cancer qui ont subi une intervention chirurgicale connaissent une récidive de leur cancer dans les 5 ans, la majorité dans les 2 ans. Actuellement, le seul moyen de suivi est le scanner, à effectuer tous les 6 à 12 mois, la fréquence dépendant du niveau de risque.
Ce test urinaire qui mesure un score nommé GAGome, permettrait d’éviter le scanner et autres examens invasifs et offrirait la possibilité d’un accès plus rapide au traitement. L’étude internationale AURORAX-0087A (AUR87A) évalue la précision du test à détecter la récidive du carcinome à cellules rénales claires chez 134 participants ayant subi une intervention chirurgicale. Tous les participants avaient reçu un diagnostic de carcinome à cellules rénales sans propagation au-delà du rein et avaient donc été traités par chirurgie, la plupart ayant subi une ablation totale du rein. Tous les patients ont continué à bénéficier d’un scanner comme suivi postopératoire standard, ainsi que le test d’urine tous les 3 mois. Chaque échantillon d’urine a été analysé par spectrométrie de masse pour obtenir un score sur 100, appelé score GAGome.
L’analyse révèle que, sur un suivi de 18 mois, 15 % des patients avaient vu leur cancer réapparaître ;
le test GAGome se confirme comme extrêmement sensible pour détecter la récidive, identifiant correctement 90 % d’entre elles ; le test GAGome se confirme également spécifique, en excluant correctement un peu plus de la moitié des patients n’ayant pas redéveloppé le cancer ; un résultat positif au test GAGome implique globalement une probabilité de 26 % de récidive ;
un score GAGome négatif implique globalement une probabilité très fiable de 97 % de ne pas avoir de récidive.
Ce niveau de précision est similaire à celui d’un scanner, écrivent les chercheurs, le test présentant à l’évidence des avantages par rapport à l’utilisation du scanner seul. Les scanners détectent souvent de petites lésions, trop petites pour être biopsiées, et les cancérologues ne savent pas si elles sont le signe d’une récidive du cancer. Dans ce contexte, la seule option est de réaliser des scanners plus fréquemment pour accroître la surveillance, ce qui est désagréable pour les patients et souvent sans résultat. Ces résultats suggèrent ainsi qu’il devrait être possible, avec ce nouveau test, de diviser par 2 le nombre d’examens nécessaires.
Clinical Cancer Research : https://aacrjournals.org/clincancerres/article/24/22/5594/81055/KIM-1-as-a-Blood-Based-Marker-for-Early-Detection
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Un apport élevé en calcium pourrait réduire le risque de cancer colorectal
Une vaste étude américaine de l'Institut National du Cancer de Rockville (Maryland), montre qu'un apport plus élevé en calcium, que ce soit par l’alimentation ou par supplémentation, est ...
Bronchiolite et otite : l’efficacité du Beyfortus est confirmée
Selon une analyse publiée dans la revue scientifique The Lancet Child & Adolescent Health, le Beyfortus, traitement destiné à immuniser les bébés contre le principal virus de la bronchiolite à ...
Un test sanguin qui peut détecter la maladie d’Alzheimer et évaluer le stade de la maladie
En France, on compte 225 000 nouveaux cas de la maladie d'Alzheimer chaque année. Le diagnostic est long et complexe : il repose sur un examen clinique et neurologique, un bilan neuropsychologique, ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :