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Les oméga-3 contribuent à prévenir du diabète et des maladies cardiovasculaires
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On estime qu'environ 6 % de la population mondiale, soit 530 millions de personnes vivent avec le diabète, principalement de type 2 (DT2). Et cette maladie cause 1,6 million de décès par an. Le DT2 est une maladie complexe qui se développe au fil du temps, lorsque le corps ne peut pas produire suffisamment d’insuline et/ou ne peut pas répondre aux actions de l’insuline. Cette faille nuit à la capacité à utiliser et à stocker les sucres, les graisses et les protéines. Le DT2 augmente le risque de plusieurs maladies, notamment les maladies cardiovasculaires (MCV) et les accidents vasculaires cérébraux. Par ailleurs, le DT2 reste la principale cause d’invalidité et de décès dans le monde.
Chez les personnes atteintes de DT2, un nombre élevé de particules transportant le mauvais cholestérol (appelées low-density lipoproteins (LDL)), qu’on mesure à titre de apoB sanguin, est associé au développement de MCV. Historiquement, on a longtemps pensé qu’un taux élevé d’apoB sanguin était une conséquence du DT2. Cette théorie découle du fait que l’apoB est une protéine sur les LDL qui est nécessaire à leur formation. Mais une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Institut de recherche clinique de Montréal (IRCM) a montré que le taux élevé d’apoB sanguin est une cause, en plus d’être une conséquence du DT2.
Mais les mécanismes reliant l’apoB sanguin au risque de DT2 et les interventions nutritionnelles pour les traiter demeurent inconnus. Une analyse récente de 67 études sur les humains a montré que le taux sanguin élevé d’acides gras oméga-3, qui sont principalement présents dans l’huile de poisson de type EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (acide docosahexaénoïque), est lié à une incidence plus faible du DT2 et des MCV. Pour comprendre comment l’apoB sanguin et les EPA+DHA peuvent moduler le risque de DT2, l’équipe a recruté, entre 2013 et 2019, quarante bénévoles en bonne santé qui ne prennent pas de médicaments pour participer à une étude clinique à l’IRCM.
Les participants et les participantes ont suivi une supplémentation de 12 semaines en oméga-3 (fournissant 2,7 grammes d’EPA et DHA par jour), tout en maintenant leur régime alimentaire habituel. Le métabolisme des glucides et des graisses et les réponses inflammatoires des participants ont été mesurés, en particulier dans leur tissu adipeux (la graisse), avant et après la supplémentation. Il importe de mentionner que l’inflammation est un mécanisme de défense naturel de l’organisme qui permet de lutter contre les infections. Cependant, lorsque celle-ci persiste pendant une longue période, même sans infection, elle favorise le développement de maladies chroniques comme le DT2 et les MCV.
L’objectif de cette étude était d’explorer si les LDL induisent l’inflammation chronique dans le tissu adipeux des sujets et si l’oméga-3 peut agir comme traitement. Cette étude a montré qu’avant la supplémentation en EPA et DHA, les sujets qui avaient un taux élevé d’apoB sanguin (ou un nombre élevé de LDL) présentaient une inflammation plus élevée dans leur tissu adipeux que les sujets ayant un taux faible d’apoB. L’inflammation de leur tissu adipeux était associée à des anomalies du métabolisme des glucides et des graisses, qui augmentent le risque de DT2 et de MCV.
La prise de suppléments d’EPA et de DHA pendant 3 mois a réduit la capacité du LDL des sujets à induire une inflammation dans leur propre tissu adipeux. Elle a également éliminé le lien entre l’inflammation du tissu adipeux induite par le LDL ou d’autres déclencheurs métaboliques et microbiens avec plusieurs facteurs de risque de DT2 et MCV. De plus, l’EPA et le DHA améliorent la capacité du corps à sécréter de l’insuline en réponse à une augmentation de la glycémie et à éliminer les graisses sanguines après un repas riche en graisses. Plus les niveaux d’EPA et surtout de DHA dans le sang étaient élevés, meilleur était le traitement de ces facteurs de risque.
Selon Santé Canada, un apport quotidien allant jusqu’à 5 grammes d’EPA et de DHA aide à soutenir et à maintenir la santé cardiovasculaire, la santé cognitive, la fonction cérébrale et l’équilibre de l’humeur chez les adultes. L’EPA et le DHA aident également à réduire la graisse sanguine et la douleur associée à la polyarthrite rhumatoïde.
The Conversation : https://theconversation.com/les-omega-3-peuvent-contribuer-a-prevenir-le-diabete-et-des-maladies-cardiovasculaires-219055
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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