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Quand les villes américaines se transforment en opérateurs de télécoms

LAT 11/01/04 :

http://www.latimes.com/technology/la-fi-munitel11jan11,1,2819287.story?coll=-headlines-technology

Face à des services d'accès à Internet haut débit trop chers ou carrément inexistant pour les habitants des petites villes, trois cent cinquante sept municipalités américaines ont déjà choisi de construire leur propre réseau câblé afin d'offrir à leurs administrés les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les habitants des grandes agglomérations, pour un coût d'abonnement comparable. C'est ainsi, par exemple, que les habitants de Newnam, petite ville de 16000 habitants dans la banlieue d'Atlanta, peuvent disposer, pour seulement 25 dollars par mois, d'un accès haut débit à l'Internet. Pour 30 dollars de plus il peuvent avoir accès à 74 chaînes de télévision sur le câble. Ils peuvent enfin disposer, pour 30 dollars par mois, d'un accès illimité au téléphone local. Comme le souligne Harry Belcastro, un habitant de Newnam, "Si je devais passer par le privé pour accéder à l'ensemble de ces services, çà me coûterait plus de 1000 dollars par mois". Même de toutes petites villes, comme. Reedsburg (3800 habitants), dans le centre du Wisconsin se lance dans l'aventure numérique. Cette ville a construit, pour un coût de 6 millions de dollars, un réseau local en fibres optiques qui distribue l'internet, la télévision et le téléphone pour la plus grande joie de ses habitants dont 1000 ont déjà souscrits en moins d'un an leur abonnement à ce réseau local. Mais le succès n'est pas toujours au rendez-vous et certaines villes qui se lancent hâtivement dans des projets de réseaux numériques démesurées ou mal conçus se retrouvent en situation périlleuse, comme Tacoma qui a perdu plus de 16 millions de dollars dans son réseau numérique depuis sa création en 1997. Il n'en reste pas moins que cette tendance à l'interventionnisme local en matière numérique ne fait que se confirmer avec une augmentation de plus de 50 % au cours des deux dernières années du nombre de villes américaines qui se sont substituées aux opérateurs défaillants. Mais ces initiatives locales ne sont pas du goût du secteur privé qui invoque une concurrence déloyale. Les municipalités ne sont en effet pas soumises aux mêmes obligations, notamment en matière de taxes, et ce sont elles qui fixent certaines règles du marché. La Cour Suprême, qui doit prochainement trancher ce conflit juridique, doit entendre à ce propos les arguments des grandes compagnies de téléphone. Celles-ci font valoir que le Telecommunications Act de 1996 autorise les Etats à interdire la construction de réseaux par les villes. Le problème est que cette loi de déréglementation indique que n'importe quelle entité peut proposer des services de télécommunications mais ne définit pas clairement le terme "entité". Pour les partisans du développement de réseaux municipaux, comme le Représentant de Virginie Rick Boucher, ces initiatives de réseaux numériques locaux ne font que répéter l'histoire vécue à la fin du XIXe siècle avec l'électricité, lorsque certaines petites villes non desservies par les grandes compagnies pour cause de non-rentabilité s'étaient lancées elles-mêmes dans la production électrique. Rick Boucher souligne que dans les régions les plus rurales de son Etat, un accès à l'internet haut débit peut coûter plus de 1200 dollars par mois si l'on doit passer par le secteur privé, ce qui pose un vrai problème social et politique d'égalité de tous les américains à la société numérique. Face à cette nouvelle et sérieuse concurrence des collectivités locales américaines, les opérateurs de télécoms vont donc devoir améliorer leur service et réduire leur prix, à la plus grande satisfaction des utilisateurs !

Brève rédigée par @RT Flash

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