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La protonthérapie contre un cancer du sein agressif
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L’équipe de Frédéric Luciano, chercheur à Institut Cancer et Vieillissement de Nice (IRCAN) vient de démontrer l’intérêt potentiel de la protonthérapie dans le traitement du cancer du sein triple négatif. « Cette forme de radiothérapie avancée, déjà utilisée pour traiter certains cancers pédiatriques et-ou proches d’organes sensibles, cible la tumeur avec une précision extrême tout en préservant les tissus sains environnants. Nous nous sommes demandé si, au-delà de cette précision anatomique, la protonthérapie offrait également un avantage biologique, notamment pour limiter le risque de métastases », explique le chercheur.
Pour répondre à cette question, les scientifiques ont mené, en collaboration avec des médecins du Centre Antoine Lacassagne, une étude sur des cellules tumorales prélevées chez des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif. « Ces cellules ont été exposées soit à la radiothérapie conventionnelle [aujourd’hui utilisée pour traiter les patientes, Ndlr], soit à la protonthérapie, à l’aide des équipements cliniques habituels ». Les chercheurs se sont ensuite penchés sur le comportement des cellules ayant survécu à l’irradiation. Et leurs observations seront sans appel : les cellules résistantes à la radiothérapie classique expriment davantage de marqueurs impliqués dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et lymphatiques, deux mécanismes clés de la dissémination métastatique. « Ces résultats suggèrent que les cellules ayant survécu à la radiothérapie standard sont plus susceptibles de se propager dans l’organisme que celles résistantes à la protonthérapie », souligne Frédéric Luciano.
Si ces conclusions sont confirmées chez l’humain – des essais cliniques sont d’ores et déjà en cours aux États-Unis –, la protonthérapie pourrait devenir une arme thérapeutique majeure contre les formes les plus agressives de cancer du sein. Un obstacle subsiste toutefois : le coût élevé de cette technologie et son accès encore restreint. En France, seul un petit nombre de centres, dont l’Institut Méditerranéen de Protonthérapie à Nice, en disposent. Les chercheurs espèrent néanmoins que « les avancées scientifiques contribueront à démocratiser cette approche et à la rendre accessible aux patientes qui en auraient le plus besoin ».
Le cancer du sein triple négatif représente environ 15 % des cas de cancer du sein. Il se caractérise par l’absence des trois récepteurs habituellement ciblés par les traitements: les récepteurs aux œstrogènes (ER), à la progestérone (PR) et le récepteur HER2. Résultat : les thérapies hormonales et anti-HER2 sont inefficaces, limitant drastiquement les options thérapeutiques. Ces cancers sont souvent plus agressifs, avec un risque de rechute accru dans les premières années suivant le diagnostic. Le traitement repose essentiellement sur la chimiothérapie et la radiothérapie.
Nice Matin : https://www.nicematin.com/sante/la-protontherapie-contre-un-cancer-du-sein-agressif-987455
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