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La prévention de l'obésité pourrait passer par la vaccination

L'excès de poids peut être dû à des infections virales, aussi il est possible que, dans l'avenir, les enfants vaccinés contre des maladies comme la rougeole ou la polio reçoivent en même temps une protection contre la prise de poids, selon des chercheurs. Le Dr Nikhil Dhurandhar a souligné, lors de la grande conférence annuelle 2005 de l'association nord-américaine pour l'étude de l'obésité (NAASO) à Vancouver, que certains agents pathogènes provoquent une rapide augmentation de poids chez les animaux.

Des études ont montré que des personnes souffrant d'obésité avaient été exposées à certains virus, ce qui suggère un lien entre obésité et infections virales. "Tous les cas d'obésité ne peuvent évidemment être expliqués par des infections, mais celles-ci peuvent être une des causes", a fait valoir le Dr Dhurandhar, du centre de recherche Pennington de l'université de Louisiane (sud des Etats-Unis), à Baton Rouge. "L'obésité est due à des facteurs multiples", a-t-il souligné devant plusieurs centaines de chercheurs venus d'Amérique du Nord et du Sud ainsi que d'Europe.

Le grand public a tendance à considérer que la plupart des cas d'obésité sont dus à une consommation excessive de nourriture et à un manque d'exercice physique, et s'expliquent par un manque de volonté. Mais des chercheurs intervenant à la conférence de NAASO ont aussi évoqué d'autres facteurs : des agents infectieux comme les virus ou les prions, la génétique et l'hérédité, des polluants comme les toxines organochlorées, ou même des médicaments. Conséquence : "il est possible que dans dix ans on puisse aller dans un hôpital et savoir quelle est la cause de son excès de poids, qu'il s'agisse d'un problème d'endocrinologie ou d'agents pathogènes", dit le Dr Dhurandhar. Et comme il est difficile, sinon impossible, de traiter des infections virales, la prévention par la vaccination sera essentielle, ajoute-t-il.

Dans une interview, le Dr Dhurandhar a expliqué que l'on avait des preuves qu'au moins 10 agents pathogènes provoquent des prises de poids chez des animaux. Il a indiqué avoir commencé à s'intéresser aux causes virales de l'obésité dans les années 1980 alors qu'il était médecin à Bombay en Inde, lors d'une infection causée par le SMAM1, un adénovirus qui tue les poulets. Ayant remarqué que les poulets tués étaient anormalement gros, il s'est demandé si le virus affectait aussi les humains et a effectué des tests sur ses propres patients. Il s'est aperçu que 20 % de ses patients souffrant d'obésité avaient été exposés au virus. Le Dr Dhurandhar s'est par la suite rendu aux Etats-Unis, où il a poursuivi ses recherches avec un autre chercheur, Richard Atkinson, à l'université du Wisconsin (nord).

Les deux chercheurs ont travaillé sur un autre virus, l'AD36, n'ayant pas reçu l'autorisation d'importer celui sur lequel le Dr Dhurandhar avait travaillé en Inde. Ils ont constaté que différents animaux infectés par ce virus grossissaient. Ne pouvant procéder de la même façon sur des humains, ils ont examiné des échantillons sanguins de quelque 500 personnes vivant dans le Wisconsin, en Floride (sud-est) et à New York. Leur recherche leur a permis de trouver des anticorps au virus AD36 dans 30 % des cas lorsqu'il s'agissait de personnes souffrant d'excès pondéral et de 11 % pour celles ayant un poids normal. Et, comme cela avait été le cas en Inde, le Dr Dhurandhar a constaté que même dans la catégorie des personnes souffrant d'obésité, celles qui avaient été exposées au virus avaient un poids supérieur de quelque 20 % aux autres.

Les deux chercheurs ont aussi étudié 26 paires de jumeaux pour s'apercevoir que dans les cas où un seul d'entre eux avait été exposé au virus AD36, ce dernier était dans tous les cas plus lourd que l'autre. Les chercheurs croient que le virus favoriserait la multiplication et la maturation des cellules adipeuses où sont stockées les graisses.

Health24

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