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Prendre en charge les besoins spirituels du mourant

La spiritualité est une grande absente des revues médicales (et chirurgicales) internationales, l'âme se prêtant mal aux règles de l'investigation scientifique. Une fois n'est pas coutume, un de nos confrères a choisi de se pencher publiquement sur les besoins métaphysiques de ses patients en fin de vie et nous livre ses réflexions. La dimension spirituelle de l'accompagnement à la mort peut être divine, mais aussi concerner la famille, la nature et tout engagement ayant conféré une valeur à l'existence. La menace de perdre ces valeurs crée la détresse spirituelle du mourant. La technologie médicale a tendance à occulter la problématique du mystère de la mort en ne se concentrant que sur les aspects médicaux, accroissant ainsi la détresse morale du moribond, qui perçoit sa désintégration imminente. Il est donc capital de restaurer l'image de son intégrité sociale et affective en se souvenant que la douleur peut être à la fois

physique, morale (anxiété), sociale (séparation) et spirituelle (crainte de mourir sans être pardonné par Dieu, ou fâché avec un proche..). Reconnaître tous ces types de souffrance est nécessaire à leur soulagement qui ne saurait être purement symptomatique. Un homme assailli par des angoisses métaphysiques ne peut être soulagé par des antalgiques et, parallèlement, il ne peut se mettre en paix avec Dieu s'il est en proie à des vomissements incoercibles. Le soignant doit s'enquérir des références religieuses du malade, et concourir à leur respect. La spiritualité est un composant essentiel du bien-être en fin de vie que le soignant doit aborder sans a priori et sans chercher à imposer son point de vue. « Mon commencement est dans ma fin », mais le mot « fin » signifie aussi bien terme qu'objectif vers lequel on tend (arriver à ses fins). L'homme parvenu au terme de sa vie peut considérer que la vie ne commence vraiment qu'à l'aube du dernier combat, en application du principe « en apprenant comment mourir, tu apprends comment vivre ». Une redéfinition de l'espoir est aussi utile à donner àlafamilleetaux amis éplorés. Tant que la vie a un sens, il y a espoir et c'est souvent cette déficience de sens qui est à l'origine du recours à l'euthanasie. Il faut dire aux sujets qu'ils sont en train de mourir pour les aider à quitter l'état de malade, et redéfinir l'espoir en termes adéquats avec les circonstances nouvelles; le soignant s'engage à les accompagner, à contrôler jusqu'au bout les symptômes désagréables, à assurer la réconciliation, le pardon et la mémoire, au besoin par la rédaction d'une biographie du mourant à partir de ses souvenirs enregistrés. Le soignant ne doit pas expliquer, mais comprendre, pas diagnostiquer, mais aider et témoigner. Il lui faut trouver des « ponts » pour communiquer avec certains malades difficiles et tenter de percevoir ce que le malade ressent, cette « empathie » étant l'alpha et l'oméga de ceux qui assurent les soins palliatifs.

Dr Jean Fred Warlin Journal International de Medecine : :

[http://visite:invite@www.jim.fr/abstract/data/bdc/base/1C/81/B3/CB/index.htmhttp://visite:invite@www.jim.fr/abstract/data/bdc/base/1C/81/B3/CB/index.htm] (avec l'aimable autorisation du Dr Sergyl Lafont - Directeur Médical - Laboratoires BioMérieux)

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