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Une molécule qui régénère des cellules productrices d'insuline

Malgré les avancées dans le traitements du diabète, les patients ne peuvent pas se passer de leurs injections quotidiennes d’insuline. Ce traitement lourd mais indispensable permet de compenser le défaut de production de cette hormone, en raison de la destruction des cellules du pancréas qui la sécrètent, appelées cellules bêta pancréatiques.

Restaurer cette production en freinant ou en régénérant ces cellules est un enjeu majeur de la recherche. Des chercheurs français de l’Inserm ont réussi à recréer ces cellules chez la souris et partiellement chez l’homme. L’équipe de Patrick Collombat de l’unité 1091 "Institut de biologie Valrose" (Inserm/CNRS/Université de Nice Sophia Antipolis) a déjà montré lors de travaux précédents qu’il était possible de produire des cellules bêta en modifiant génétiquement des cellules très similaires, appelées cellules alpha.

Ces cellules ont la particularité de se régénérer en permanence. Une caractéristique conservée lorsqu’elles ont été converties en cellules bêta et ce qui permet d’obtenir une quantité importante de cellules productrices d'insuline. Mais les chercheurs se sont attachés à trouver une molécule capable de reproduire cette transformation sans avoir besoin d’agir sur les gènes. « Notre première avancée était importante, mais il n'était pas possible d'agir de cette manière sur le patrimoine génétique d'un être humain », explique ainsi Patrick Collombat, directeur de recherche Inserm.

Après avoir testé plusieurs molécules-candidates, les chercheurs démontrent que le GABA, un neurotransmetteur naturellement présent dans l’organisme mais aussi disponible dans des compléments alimentaires, peut induire la transformation de cellules alpha en cellules bêta. Injectées dans le pancréas de souris, ces cellules bêta s’avèrent fonctionnelles et se régénèrent de façon contrôlée. Elles ont même pu soigner le diabète chez des souris génétiquement modifiées.

Par ailleurs, en laboratoire sur des îlots de Langerhans humains (un groupe de cellules alpha et bêta), les chercheurs ont observé qu’en 14 jours de culture avec du GABA, le nombre de cellules alpha a diminué de 37 % au profit d’une hausse de 24 % des cellules bêta productrice d’insuline.

Mieux, la supplémentation de l’alimentation en GABA semble induire les mêmes résultats chez l’animal que ceux obtenus en laboratoire. Les scientifiques ont en effet observé la régénération de cellules bêta humaines chez des souris supplémentées en GABA et chez qui 500 îlots de Langerhans humains avaient été transplantés.

Pour les chercheurs, ces résultats prometteurs ouvrent la voie à une piste thérapeutique sérieuse. Des essais cliniques devraient ainsi être prochainement initiés afin de déterminer si le GABA est une solution efficace pour les patients souffrant de diabète de type 1.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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