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La "médecine personnalisée", nouvelle frontière du médicament

En 1985, les dix premiers producteurs de diagnostic in vitro (DIV) réalisaient 60 % du chiffre d'affaires mondial. En 2005, les mêmes représentent 80 % de ce même chiffre ! Le marché est donc en pleine concentration autour de quelques géants de l'industrie pharmaceutique comme le suisse Roche, mais attire aussi de nouveaux venus issus de l'imagerie médicale, comme Siemens et General Electric (GE) Healthcare. Car, en dix ans, les progrès de la génomique (étude des gènes) ont radicalement changé les perspectives du DIV autour du concept de "médecine personnalisée".

Laboratoires pharmaceutiques et spécialistes de l'imagerie médicale ont chacun leur vision de cet avenir. Côté laboratoire, la génomique et la protéomique (étude des protéines d'une cellule) permettent d'imaginer que des batteries de tests - plus ou moins bon marché - soient associées à des médicaments (généralement très chers) capables d'être efficaces à 100 % sur des populations précises de patients.

Le prototype de cette médecine du futur est incarné aujourd'hui par l'Herceptine de Roche, un médicament efficace sur les patientes atteintes d'un cancer du sein du type HER2. Si le test détecte la présence de la protéine HER2, le médicament est délivré dans le corps de la patiente.

Côté imagerie médicale, le pari est identique. Siemens et GE Healthcare bâtissent leur stratégie sur une interdépendance qui va aller croissant entre l'in vivo (l'image) et l'in vitro (le test). Au fur et à mesure que les chercheurs mettront à jour des marqueurs biologiques liés à la présence d'une pathologie particulière, la demande pour des tests fiables permettant de signaler ces marqueurs - et donc détecter et surtout "voir" une maladie de manière précoce sur un écran - s'accroîtra.

L'entité Diagnostics de Siemens a ainsi identifié plusieurs marqueurs propres au cancer du sein et des tests brevetés permettent d'évaluer le niveau de risque associé à chaque patient. Avec cette corrélation entre marqueurs et tests, il sera possible d'identifier les individus à risque, puis de les surveiller grâce à une combinaison d'examens in vivo et in vitro pour intervenir sitôt que la maladie se déclenche.

Cette vision de la médecine du futur est soutenue par les organismes d'assurance-maladie qui se réjouissent à l'idée de payer pour des médicaments - enfin - efficaces et prescrits à bon escient. Les patients aussi se réjouissent, via leurs associations, de moins jouer les cobayes de médicaments "généralistes" aux effets secondaires parfois redoutables.

LM

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