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L'Europe coupable de ne pas compléter les farines en vitamine B9
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L'incapacité des gouvernements européens à décider d'enrichir les farines avec une vitamine B, l'acide folique, est une "faute professionnelle de santé publique", accuse un éditorial du British Medical Journal (BMJ), daté de samedi. L'échec des gouvernements européens, Royaume-Uni inclus, à imposer cette mesure, consistant à ajouter de l'acide folique de synthèse (ou vitamine B9) dans les farines, a permis la poursuite d'une épidémie de maladies humaines que l'on pouvait prévenir, assène le professeur Godfrey Oakley de l'université Emory à Atlanta (Etats-Unis). "Ce complément aurait pu sauver un nombre de vies équivalent à celui des morts causés chaque année par les accidents de la route", affirme l'épidémiologiste. En Europe, cette mesure, reconnue comme bénéfique pour le foetus et l'enfant, a été reportée en raison d'hypothétiques effets négatifs sur la santé des personnes âgées. Il existe pourtant de solides arguments tendant à prouver que l'ajout de cette vitamine améliore la santé des adultes, y compris celle des personnes âgées et cela "sans danger", selon l'éditorial. Aux Etats-Unis, cet apport a contribué à éradiquer l'anémie liée à la carence en vitamine B9 parmi les adultes. De plus, "en 1998, année où cette supplémentation est devenue obligatoire aux Etats-Unis, les décès dus aux infarctus et aux attaques (accidents vasculaires cérébrales) ont diminué de 3,4%, soit 4.753 morts par attaques et 21.943 morts par infarctus en moins qu'en 1997", souligne le Pr Oakley. D'après une étude, cet apport vitaminique a réduit les morts par attaques cérébrales parmi des hommes chinois, ajoute-t-il. L'acide folique, que l'on trouve dans le foie, le lait, des légumes (épinards, concombres, asperges...), joue notamment un rôle important dans la formation des globules rouges du sang par la moelle osseuse. Pouvoir prévenir d'une manière aussi efficace et peu coûteuse des maladies humaines est pourtant une "opportunité rare" qu'il faut saisir. "Les gouvernements qui ne s'assurent pas de l'enrichissement des farines commettent une faute professionnelle de santé publique", estime-t-il. Une concentration de 240 mg d'acide folique pour 100 grammes de farines serait en effet de nature à améliorer la santé des populations. Le Pr Oakley souligne "l'ironie" de la situation du Royaume-Uni, puisque c'est dans ce pays qu'il a été prouvé que l'adjonction d'acide folique permet de prévenir de graves malformations neurologiques de l'embryon, au niveau de la colonne vertébrale (spina bifida) et du cerveau (anencéphalie: absence de crâne et d'encéphale). C'est d'ailleurs sur cette base que les Etats-Unis, le Canada, le Chili et d'autres pays ont requis l'adjonction de la vitamine.
BJM du 8-06-2002 : http://bmj.com/cgi/content/full/324/7350/1348
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