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L'espérance de vie des Américains pourrait diminuer en raison de leur obésité

L'espérance de vie des Américains pourrait diminuer de manière considérable au cours des prochaines années à cause de l'obésité de la population, un phénomène qui marquerait une rupture radicale dans la tendance à l'allongement de la durée de vie constatée depuis deux siècles, selon une étude publiée jeudi aux Etats-Unis. D'ici une cinquantaine d'années, l'obésité pourrait réduire de deux à cinq ans l'espérance de vie moyenne des Américains, qui est aujourd'hui de 77,6 ans, selon cette étude publiée dans le "New England Journal of Medicine". C'est plus que l'impact du cancer ou des maladies cardiaques, explique le Dr Jay Olshansky, chercheur à l'Université de l'Illinois à Chicago et principal auteur de l'étude.

Ce raccourcissement de la durée de vie pourrait avoir des conséquences sociales et économiques considérables, selon l'étude. "Nous pensons que les jeunes générations d'aujourd'hui auront une vie plus courte et moins saine que celle de leurs parents pour la première fois dans l'histoire moderne, à moins que nous intervenions", affirme le docteur Olshansky. Déjà, le fort taux d'obésité infantile (15 % des enfants américains) constatée aujourd'hui menace de réduire l'espérance de vie de quatre à neuf mois, selon les auteurs de l'étude. Pour illustrer la gravité de la situation, le Dr David Ludwig, de l'hôpital pour enfants de Boston et un des co-auteurs de l'étude, cite des chiffres alarmants :

-* les deux-tiers des adultes américains sont en situation de surpoids ou obèses

-* jusqu'à 30 % des enfants américains sont en situation de surpoids, et l'obésité infantile a plus que doublé au cours des 25 dernières années

-* le diabète infantile a été multiplié par dix par rapport à il y a vingt ans.

Dans un éditorial accompagnant la publication de l'étude, l'expert en démographie de l'Université de Pennsylvanie Samuel Preston estime toutefois que ces projections sont "excessivement pessimistes". D'autres experts prévoient une augmentation continue de la population américaine, selon le Dr Preston. S'ils reconnaissent que l'obésité n'est pas prête de diminuer, ils y opposent toutefois les progrès de la médecine.

AP

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