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Edito : Il nous faut relever le défi de L'accès au savoir

En quelques courtes années, le chemin parcouru avec l'aide d'Internet est déjà immense. Dans des temps maintenant très proches, le frein au développement vertigineux de cette planète nouvelle ne sera pas technologique mais humain... si du moins des outils nouveaux ne sont pas développés. Il y a peu encore, nous pensions pouvoir accéder à l'essentiel des connaissances stockées sur le Web avec la seule aide des moteurs de recherche. Nous avons bien conscience avec les milliards d'informations qui, en permanence, sont renouvelées sur la Toile et avec la croissance exponentielle de cette masse de connaissances venant de toutes les contrées de notre vaste monde que nous n'accédons plus qu'à une petite partie de cette masse et que cette part deviendra infinitésimale si rien n'est fait. Devant une telle progression, alors que la capacité naturelle d'acquisition et d'assimilation de l'Homme est limitée, il nous faut réagir sans tarder si nous ne voulons pas constater dans quelques courtes décennies que les machines, nous jugeant trop lents sinon trop limités, se désintéresseront de nous pour ne plus communiquer qu'entre elles. Une croissance exponentielle ne peut raisonnablement s'imaginer qu'en trois dimensions. Or, l'interface graphique dont nous nous servons pour naviguer sur Internet est toujours la même que celle développée il y a plus de trente ans à Palo Alto pour utiliser un antique et rustique ordinateur personnel, et l'usage du World Wide Web initié par Tim Berners-Lee en 1991 et des liens qui nous font passer d'un champ de connaissances à un autre est encore trop intimement lié aux capacités du navigateur humain qui mène sa recherche. C'est pourquoi une fois encore nous devrions nous rendre dans les vertes collines qui surplombent la Silicon Valley pour visiter le Xerox Park, là où furent imaginés non seulement le PC et la souris mais aussi l'interface graphique qui allait donner naissance au Macintosh d'Apple et à Windows. Dans ces laboratoires où l'innovation est en perpétuelle fusion, l'internaute, au lieu d'y naviguer sur une mer plate qui est la même pour tous, se retrouve au coeur d'un monde en 3 dimensions dont il est le sujet principal. Imaginons que vous vouliez faire une recherche multicritères particulièrement complexe. En quelques instants, votre écran classique, en attendant une réelle visualisation en 3 D, se transforme en arbre hyperbolique. Le modèle mathématique avancé qui gère l'ensemble place au premier plan les liens avec les sites qui sont au coeur de vos préoccupations et plus une information est éloignée de votre centre d'intérêt, plus son image « s'enfonce » dans votre écran avec un lien plus petit. Cette visualisation tridimensionnelle de l'information est plus naturelle pour le cerveau humain et nous permet de hiérarchiser en un seul coup d'oeil un nombre bien plus important d'informations. Vous pouvez visualiser cette présentation tridimensionnelle de l'information imaginée par le Xerox Park sur le site d'Inxight (http://www.inxight.com). D'autres outils issus du data mining tels que le WordMapper Pro ont la même finalité d'analyser la multitude d'informations qui se trouvent sur le Web (à voir sur le site de Grimmersoft) (http://www.grimmersoft.com). Ce ne sont que deux exemples parmi beaucoup d'autres développements qui sont actuellement réalisés dans plusieurs laboratoires à travers le monde. En effet, la gestion de l'acquisition de connaissances nouvelles plus connue sous le nom de Knowledge Management (KM) est certainement l'un des principaux défis qui est lancé à l'homme par Internet. Le réseau global va induire dorénavant un doublement des connaissances tous les dix ans. Alors que depuis deux siècles, l'évolution des techniques était synchrone avec l'évolution culturelle, il faut que nous intégrions que tout au long de sa vie l'homme devra dorénavant faire face à six ou sept mutations technologiques majeures. Les objets qui l'entoureront, mais aussi sa connaissance du monde au coucher de sa vie, ne seront plus en rien comparables à ceux qui étaient connus par ses parents lors de sa naissance un siècle plus tôt. Si nous ne savions pas donner à l'Homme la capacité de dominer et non de subir ces sept révolutions technologiques, sociales et culturelles qui marqueront sa vie en lui permettant d'acquérir en personne de nouveaux savoirs pour comprendre et être en harmonie avec le monde dans lequel il vivra, il serait alors à craindre qu'il baisse les bras et se réfugie dans des mondes virtuels qui, comme je l'ai déjà écrit, pourraient devenir la drogue du 21ème siècle. (voir éditorial de la lettre 71 http://www.tregouet.org/lettre/index.html). Pour éviter cette épée de Damoclès qui pourrait mettre en péril l'avenir de nos enfants, sachons relever le défi de l'accès au savoir.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône

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