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Les forêts tropicales vont-elles devenir émettrices de CO2 ?

Selon une nouvelle étude du CIRAD, les forêts tropicales pourraient perdre leur capacité à stocker du carbone sous l'action du changement climatique. Jusqu'à devenir émettrices de CO2 et conduire à un emballement de la machine climatique. Les climatologues craignaient déjà un emballement du réchauffement climatique sous l’action de la fonte du permafrost arctique. Avec cette nouvelle étude, les chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) identifient une nouvelle bombe climatique : la baisse de la séquestration du carbone par les forêts tropicales.

En combinant un « modèle d’enveloppe bioclimatique », testé sur les données issues de 1771 parcelles forestières malgaches inventoriées entre 1996 et 2013, avec les projections pour Madagascar issues du GIEC, les chercheurs du Cirad prévoient que « la diminution de la durée de la saison de végétation, l’augmentation de la température moyenne annuelle (+3,7 °C) et la diminution des précipitations annuelles (-107 mm) pourraient conduire à une diminution de 17 % (certaines prédictions allant jusqu’à 24 %) du stock de carbone forestier d’ici à 2080 ». A titre de comparaison, une déforestation spatialement homogène de 0,5 % par an sur la même période conduirait à une perte de 30 % du stock de carbone forestier. A Madagascar, les émissions de carbone induites par l’évolution du climat pourraient donc au moins être équivalentes aux émissions associées à la déforestation.

Mais il y a pire : le système forestier entier pourrait basculer. « Au-dessus d’une température moyenne annuelle de 21°C et en-dessous de 1 100 mm de précipitations par an, le stock de carbone des forêts tropicales humides pourrait s’effondrer », estiment les chercheurs. Les forêts pourraient dès lors devenir émettrices de CO2, et contribuer ainsi à l’accélération du changement climatique.

Selon les prévisions du Cirad, le changement climatique induirait une réorganisation des forêts. Les espèces d’arbres les plus petites seraient favorisées, conduisant à une baisse de la capacité de stockage de carbone. « Dans un monde toujours plus chaud et plus sec, il y a un risque que les forêts tropicales humides que nous connaissons aujourd’hui finissent par ressembler davantage à des savanes arborées qu’à des forêts impénétrables », estime Ghislain Vieilledent, auteur principal de l’étude.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JOE

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  • Jack Teste-Sert

    28/05/2016

    Sait-on si les pluies tropicales et autres lavent le CO2 atmosphérique pour le fixer dans les sols et mers, si oui de combien ?

    Car d'immenses laveurs récupérant les pluies d'orages pour s'en servir à "brumiser" l'atmosphère près des sources de pollution seraient l'idéal, d'après ce que j'ai vu en vieilles cimenteries.

    A condition que les sols n'en pâtissent pas de trop et que ces industries soient délocalisables si trop près des villes. Les épurations au sol sont plus faciles que dans l'atmosphère !

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