Énergie nucléaire contre énergies fossiles : combien de morts respectifs au niveau mondial ?
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Voici une étude qui ne va pas manquer de déchaîner les passions et d'alimenter le débat sur la transition énergétique planétaire.
Deux climatologues de renommée mondiale, Pushker Kharecha, et James Hansen, qui travaillent tous deux à l'institut Goddard d'études spatiales (GISS) de la NASA, viennent de publier une analyse visant à évaluer les avantages pour la planète, en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de mortalité globale, de l'utilisation de l'énergie nucléaire par rapport à l'ensemble des énergies fossiles.
Dans cette étude de 13 pages, intitulée "Analyses prospectives de la mortalité et des émissions de gaz à effet de serre liés à l'utilisation d'énergie nucléaire ", les deux scientifiques rappellent que l'augmentation considérable des émissions de CO2 ( qui ont été multipliées par 10 depuis un siècle) a porté la concentration de CO2 dans l'atmosphère à un niveau - 400 ppm - jamais atteint depuis le pliocène, il y a plus de 3 millions d'années. Aujourd'hui, on estime le stock de carbone présent dans l'atmosphère à environ 830 gigatonnes dont plus de 200 gigatonnes sont issues de l'utilisation des énergies fossiles.
Ce travail a essayé d'évaluer le plus rigoureusement possible, en partant de l'ensemble des données disponibles, l'impact réel de l'utilisation d'énergie nucléaire depuis sa création, en matière d'environnement et de santé humaine.
Cette étude montre qu'en dépit des trois accidents nucléaires majeurs de l'ère moderne, cette énergie a évité au bas mot 1,84 million de décès dans le monde depuis 40 ans. L'étude précise « finalement, une analyse rigoureuse des données disponibles nous conduit à constater que l'utilisation d'énergie nucléaire a permis d'éviter infiniment plus de décès qu'elle n'en a provoqué." Selon les calculs de ces scientifiques, l'utilisation du nucléaire permettrait d'éviter en moyenne 76 000 morts par an au niveau mondial.
Autre constatation éclairante : l'énergie nucléaire a globalement permis d'économiser en moyenne l'émission nette de 64 gigatonnes d'équivalent CO2 depuis 40 ans, ce qui correspond à deux années d'émissions mondiales de CO2 (au niveau de 2012) ou encore à sept années d'émissions européennes de carbone (valeur 2012). " Depuis qu'elle est utilisée pour produire de l'électricité, l'énergie nucléaire a permis d'éviter la construction de plusieurs centaines de centrales thermiques au charbon, épouvantablement polluantes "indiquent Pushker Kharecha et James Hansen.
Enfin, cette étude imagine un scénario dans lequel le monde se passe complètement de l'énergie nucléaire et se tourne, en attendant que les énergies renouvelables ne soient en mesure de répondre à la demande énergétique mondiale, vers les centrales thermiques, fonctionnant au gaz ou charbon.
Dans cette hypothèse, la sortie du nucléaire entraînerait globalement une mortalité supplémentaire de 420 000 à 7 millions de personnes et se traduirait par des émissions supplémentaires de CO2 allant de 80 à 240 gigatonnes, ce qui risquerait de faire basculer le réchauffement climatique au-delà de la limite des 2°C considérée comme le seuil tolérable.
En conclusion, Pushker Kharecha et James Hansen considèrent que «L'énergie nucléaire, malgré les différents défis qu'elle pose, doit continuer à être utilisée dans la production globale d'électricité afin de réduire les conséquences catastrophiques que pourraient avoir un réchauffement climatique incontrôlable."
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- Publié dans : Climat
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Z@@m
20/06/2013Un petit article intéressant pour éclairer le débat :
http://www.legrandsoir.info/green-et-vert-et-le-hameconnage-ecolo.html