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Diabète: greffer des cellules comme alternative aux injections d'insuline

La transplantation de cellules pancréatiques peut représenter, pour certaines personnes souffrant d'un diabète sévère, une alternative aux injections quotidiennes d'insuline en permettant de mieux réguler le taux de sucre dans le sang, selon des résultats présentés jeudi à Lille.Plus d'une centaine de patients ont bénéficié d'une telle thérapie cellulaire du diabète dans le monde. Une douzaine sont concernés par des essais en cours en France. Un des patients ayant subi une greffe de cellules pancréatiques en mai 2003 au centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille "a pu complètement arrêter l'insuline", a annoncé le professeur François Pattou, directeur de l'équipe Inserm (recherche médicale) de thérapie cellulaire du diabète. Après ce premier succès français confirmé sur un an, il estime que la greffe de cellules pancréatiques "pourrait devenir une alternative thérapeutique pour un petit nombre de malades, quelques centaines en France". Au Canada, où une soixantaine de diabétiques ont déjà bénéficié de telles greffes, la moitié se passent toujours d'insuline trois ans après et en Suisse, une patiente vit depuis 8 ans sans insuline après cette thérapie qui ne s'adresse qu'aux personnes souffrant d'un diabète sévère de type 1, a-t-il précisé. A terme, il pourrait, selon le Pr Pattou, être "légitime de la proposer" à environ 1% des 150.000 à 200.000 patients souffrant en France d'un diabète de type 1, en particulier lorsque les multiples injections quotidiennes d'insuline ne permettent pas d'équilibrer la glycémie (taux de glucose) ou d'éviter les malaises lorsque l'insuline entraîne une baisse trop forte du taux de sucre. Le diabète de type 1 (appelé diabète maigre ou juvénile par opposition au diabète de type 2 ou diabète gras) est une maladie auto-immune qui entraîne la destruction des cellules du pancréas responsables de la sécrétion d'insuline, situées dans les îlots de Langerhans. La thérapie cellulaire du diabète consiste à injecter, en une ou plusieurs fois, dans une veine conduisant au foie, de 500.000 à 1 million de ces îlots, préparés à partir de pancréas de donneurs en état de mort cérébrale. Les îlots qui se fixent alors dans le foie -et non le pancréas- commencent rapidement à sécréter de l'insuline. La perfusion dure une quinzaine de minutes et le patient sort de l'hôpital trois jours après, mais il devra suivre à vie un traitement anti-rejet qui présente des risques (certains cancers, infections). La nécessité de suivre un tel traitement pour éviter le rejet des cellules transplantées avait conduit le CHU de Lille à expérimenter, en 1998, cette technique uniquement sur des patients diabétiques déjà sous traitement anti-rejet après avoir subi une greffe de rein. Les nouveaux essais lancés en 2003 à Lille, qui bénéficient du nouveau traitement immunosuppresseur mis au point en 2000 par une équipe canadienne, concernent huit diabétiques dont trois n'ont jamais subi de greffe de rein. Pour plusieurs d'entre eux, la thérapie cellulaire est encore trop récente pour en tirer des conclusions.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/040603/202/3u5n4.html

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