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Des cellules olfactives pour régénérer la moelle épinière
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Après de essais très encourageants chez la souris, des chercheurs britanniques vont entreprendre un premier essai clinique chez des personnes souffrant de lésions de la moelle épinière. Une équipe de neurobiologistes dirigée par Geoffrey Raisman (University College de Londres) va lancer, au début de l'année 2006, une étude originale menée à partir des cellules de la fonction olfactive du système nerveux central.
Le projet britannique se fonde sur le fait que, lorsqu'un accident provoque la section des nerfs de la moelle épinière, on observe une série de réactions inflammatoires qui ont pour conséquence d'empêcher la réinnervation du territoire sectionné. L'analyse de ce phénomène avait, ces dernières années, conduit à la mise au point d'une série de protocoles expérimentaux visant à lutter contre les réactions inflammatoires. Cela laissait entrevoir que des personnes devenues paraplégiques ou tétraplégiques après un traumatisme médullaire - le plus souvent dû à la pratique d'un sport ou à un accident de la circulation - pourraient retrouver l'usage de leurs membres.
La technique mise au point par Raisman utilise les cellules gliales engainantes qui entourent les axones - ces prolongements de chaque cellule nerveuse - des nerfs olfactifs. Le rôle de ces cellules est essentiel à la fonction olfactive dans la mesure où celle-ci impose le renouvellement permanent des cellules nerveuses impliquées dans l'olfaction.
On sait aujourd'hui que les bulbes olfactifs sont le siège d'une production constante de nouveaux neurones à partir de cellules souches. Chez la souris, on estime que 80 000 de ces neurones sont produits quotidiennement, ce qui équivaut au remplacement de plus de 1 % de l'ensemble de ceux qui sont impliqués dans la physiologie du système olfactif. On pense ainsi que la totalité des cellules de l'épithélium olfactif sont remplacées tous les deux ou trois mois.
Le projet du professeur Raisman, qui avait identifié l'existence des cellules gliales engainantes il y a une vingtaine d'années, vise à utiliser les capacités physiologiques naturelles de ces cellules à des fins thérapeutiques. Il s'agit, concrètement, d'aller prélever, par voie chirurgicale des fragments de l'épithélium olfactif, au sein duquel on isolera les cellules gliales engainantes. Celles-ci seront ensuite purifiées et mises en culture avant d'être greffées au niveau de la section de la moelle épinière du malade chez qui elles avaient été prélevées. Les résultats expérimentaux obtenus chez l'animal montrent qu'une telle greffe cellulaire est suivie d'une repousse des axones et permet de retrouver les fonctions sensitives et motrices perdues.
Le Professeur Raisman expérimentera cette technique sur 10 patients, tous atteints de lésions de la moelle épinière provoquées par des accidents de motos. Comme les cellules viennent des patients eux-mêmes, il n'y a aucun risque de rejet par le système immunitaire. « Si ces essais sur l'homme sont concluants cela ouvrira de grandes perspectives pour traiter toutes sortes de lésions de la moelle épinière, y compris celles provoquant des surdités et des cécités aujourd'hui incurables. », souligne Raisman qui précise toutefois que cinq ans au moins seront nécessaires pour évaluer l'efficacité de cette technique prometteuse chez l'homme.
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- Publié dans : Médecine
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