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Cancer de la peau : les bactéries aideraient les cellules cancéreuses...

Notre peau est recouverte de millions de bactéries qui, pour la plupart d'entre elles, contribuent à nous protéger. Mais dans le cas d’un lymphome cutané c’est une autre histoire. Alors les bactéries de la peau ou plutôt leurs toxines aident les cellules cancéreuses à prendre le dessus sur les cellules saines et contribuent ainsi au développement du cancer. Cette étude de l’Université de Copenhague, présentée dans la revue Blood, suggère ainsi que lutter contre l’infection bactérienne pourrait ralentir la croissance des cellules cancéreuses et stopper la maladie.

Les infections bactériennes sont d’ailleurs plus fréquentes chez les patients atteints de lymphome cutané dont la peau est plus fragile. Ces infections se multiplient avec le développement de la maladie. Le lymphome cutané à cellules T ou « T cutané » est caractérisé par une prolifération de cellules T malignes dans un environnement inflammatoire chronique. Avec la progression de la maladie, les bactéries colonisent la barrière cutanée et la moitié des patients décèdent de l'infection plutôt qu’en raison de la malignité. Des données cliniques ont déjà montré le rôle direct des bactéries dans la progression de ce cancer.

In vitro, l’équipe montre à partir de prélèvements de tissus de peau affectée de patients atteints, et d’isolats bactériens, qu’une toxine de Staphylococcus aureus (staphylococcal enterotoxin-A /SEA) stimule l’expression de 2 protéines, STAT3 et IL-17, dans les cellules T malignes, ce qui favorise l'activation d'une voie oncogénique établie bien documentée dans le développement du cancer (carcinogenèse). En bref, via ses toxines, la bactérie « profite » aux cellules cancéreuses et favorise leur croissance.

Dans le lymphome cutané, des cellules immunitaires spécifiques, les lymphocytes T CD4+ se transforment en cellules cancéreuses. L’étude montre que les toxines des bactéries permettent aux cellules cancéreuses d’envoyer des signaux perturbant le mécanisme de défense immunitaire qui, normalement, devrait lutter contre les cellules cancéreuses. Les bactéries pourraient donc contribuer à rendre le lymphome de la peau soudainement plus agressif chez certains patients. Selon ces recherches, la lutte contre les infections pourrait contribuer à ralentir la croissance des cellules cancéreuses et stopper la maladie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Blood Journal

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