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Cancer et vieillissement : le rôle de la télomérase mieux compris

Des chercheurs canadiens ont réalisé une première dans l'étude de la télomérase, une enzyme en cause dans le vieillissement et le cancer. Ces scientifiques de l'Université de Montréal ont utilisé des techniques de microscopie avancées pour traquer des molécules uniques de télomérase dans des cellules vivantes.

Une faille dans la réplication des chromosomes fait en sorte qu'ils raccourcissent à chaque division cellulaire. Si rien n'est fait pour corriger cette erreur, la réplication s'arrête et les cellules entrent dans un état appelé sénescence, caractéristique du vieillissement. Normalement, la télomérase ajoute de l'ADN aux extrémités des chromosomes pour éviter ce problème, mais avec l'âge notre corps en produit moins.

Les cellules cancéreuses, en revanche, deviennent immortelles en réactivant la télomérase, permettant aux cellules de se diviser indéfiniment. Cette réactivation est parmi les premières étapes qui mènent les cellules vers le cancer, mais le processus reste mal connu. Si les chercheurs en savaient plus à ce sujet, ils pourraient offrir l'espoir d'une forme de thérapie pour le combattre.

Une équipe de l'Université de Montréal dirigée par Pascal Chartrand, professeur au Département de biochimie et médecine moléculaire, en collaboration avec la biologiste cellulaire Agnel Sfeir, du Skirball Institute de New York, a réussi à étiqueter la télomérase avec plusieurs molécules fluorescentes ultrabrillantes ‒ ce qui n'a jamais été fait auparavant.

« Grâce à cette percée technologique, nous avons observé que la télomérase sonde en continu les télomères, mais s'active aux extrémités des chromosomes en suivant un mode de liaison en deux étapes », a déclaré le biochimiste de l'UdeM Hadrien Laprade, qui, avec sa collègue Emmanuelle Querido, a mené les recherches expérimentales.

Dans leur étude, les scientifiques montrent également comment la mutation d'un facteur de régulation télomérique se traduit par un accès incontrôlé de la télomérase à l’extrémité des télomères, un phénomène qui favorise la tumorigenèse.

« Cette nouvelle technologie fournit désormais suffisamment de détails à l’échelon moléculaire sur le fonctionnement, dans la cellule, d'un acteur clé du cancer, une étape dans la mise au point de nouvelles stratégies thérapeutiques pour contrecarrer son activité », a déclaré Pascal Chartrand. Cela pourrait prendre des années avant d'y arriver, mais c'est un premier pas important ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UdeM

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